L’agriculture conventionnelle dans les territoires de la demande urbaine. Produire des grandes cultures aux abords de la 4ème ville française - INRAE - Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2013

L’agriculture conventionnelle dans les territoires de la demande urbaine. Produire des grandes cultures aux abords de la 4ème ville française

Résumé

En France, l’agriculture périurbaine fait face à un paradoxe. La « demande urbaine », exprimée par les collectivités territoriales de différents ordres, met en exergue la production d’une alimentation de proximité, notamment de produits frais et témoignant d’un souci pour le maintien d’une qualité et d’une accessibilité de l’environnement à proximité des villes. Pourtant, la majorité des surfaces agricoles, de mieux en mieux protégées par les documents d’urbanisme, et des exploitations agricoles sont orientées vers des productions plus conventionnelles, comme les grandes cultures. Nous entendons par celles-ci les cultures de céréales, oléagineux et protéagineux. C’est le cas par exemple dans l’aire urbaine de Toulouse, où les surfaces déclarées en grandes cultures au RPG de 2009 composent la majorité des surfaces des communes. Nous souhaitons dans cette communication questionner l’opposition entre une agriculture de territoire (urbain dans notre cas), qui serait dédiée aux circuits de proximité et aux activités de loisirs, et une agriculture considérée comme professionnelle, qualifiée de conventionnelle (dans ses pratiques, ses intérêts, son idéologie), spécialisée dans les grandes cultures, potentiellement délocalisables, inscrite dans un espace mais pas ancrée dans un territoire. Cette opposition paraît schématique mais transparaît nettement dans les politiques territoriales qui prennent en compte l’activité agricole dans l’aire urbaine toulousaine et qui portent sur le développement d’une alimentation de proximité ou d’une économie sociale et solidaire. Néanmoins, le projet d’un parc à proximité de Toulouse, dans un paysage marqué par les grandes cultures, oblige désormais à inclure ce type de productions dans les finalités urbaines. Pour dépasser cette opposition, nous avons étudié le rapport des producteurs en grandes cultures au territoire où ils exercent leur activité. Pour le définir, nous nous sommes appuyés sur les propositions d’Agnew (1990) qui différencie trois dimensions dans le rapport d’une activité au territoire. Ces dimensions ont servi de guide pour analyser les entretiens menés auprès de 15 producteurs en grandes culture installés dans l’aire urbaine toulousaine et connus pour 14 d’entre eux de la chambre d’agriculture départementale ou d’un de ses services, critère choisi pour rencontrer des agriculteurs considérés comme bien intégrés dans les institutions majoritaires de la profession. Nous avons pu constater une diversification de ces producteurs en termes de production et en termes de services d’activités, ce qui nuance l’opposition entre productions, grandes cultures et maraîchage, pour la fourniture de biens et services à la ville. De plus, il apparaît que les contraintes et opportunités pour les productions en grandes cultures ne résultent pas exclusivement ni directement d’effets structurels à petite échelle de l’urbanisation (liée à leur localisation ou à leur distance par rapport à la ville) mais également au contexte social dans lequel ils exercent et des effets de lieu et d’appropriation des lieux par de nouveaux types d’acteurs. Cette première analyse a permis de mieux comprendre le contexte spécifique de leur activité en contexte périurbain à travers ces trois dimensions, tout en permettant d’identifier des éléments pour mieux les accompagner et développer de nouveaux services et biens pour la vie urbaine.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-02806737 , version 1 (06-06-2020)

Identifiants

  • HAL Id : hal-02806737 , version 1
  • PRODINRA : 254340

Citer

Isabelle Duvernoy, Sylvie Paradis. L’agriculture conventionnelle dans les territoires de la demande urbaine. Produire des grandes cultures aux abords de la 4ème ville française. Nouvelles formes d'agriculture : pratiques ordinaires, débats publics et critique sociale, Nov 2013, Dijon, France. 1 p. ⟨hal-02806737⟩
19 Consultations
0 Téléchargements

Partager

Gmail Facebook X LinkedIn More