Caractérisation du modèle murin invalidé pour le gène : TOPAZ1 (Testis and ovaryspecific PAZ domain gene)
Résumé
Au cours des dernières années, les études menées au sein de l'équipe "Différenciation des Gonades et ses Perturbations" dans l'unité BDR ont permis de produire deux banques d'ovaires foetaux de brebis par la technique de SSH (Suppressive Subtractive Hybridization) dans le but de découvrir des gènes préférentiellement exprimés au cours de deux étapes clés du développement ovarien foetal des ruminants: la méiose et la formation des follicules [1]. Parmi les ESTs présents dans ces banques, certains présentent des homologies avec des ESTs humains et/ou murins spécifiquement exprimés dans les gonades. Nous avons ainsi identifié un nouveau gène exprimé dans les gonades mâles et femelles que nous avons nommé TOPAZ1, Testis and ovary-specific PAZ domain gene . Nous avons montré que ce gène est spécifique des cellules germinales et est fortement exprimé pendant la méiose foetale des cellules germinales et dans le testicule adulte [2]. De part sa conservation phylogénétique chez tous les Vertébrés testés et son domaine PAZ (Piwi/Argonaute/Zwille), TOPAZ1 pourrait jouer un rôle fonctionnel essentiel au cours de la gamétogenèse et du développement des cellules germinales, chez les mammifères, en particulier dans la voie des petits ARNs. Afin de déterminer le rôle de TOPAZ1, une lignée de souris invalidées pour TOPAZ1 (knock-in) a été crée générant des animaux mâles et femelles pour la mutation. Les souris femelles mutantes sont fertiles alors que les souris homozygotes mâles sont stériles. Les testicules de ces animaux adultes sont de taille réduite et leur analyse histologique montre une absence de spermatocytes allongés et de spermatozoïdes suggérant un arrêt de méiose. La présence d'un domaine PAZ (liaison aux acides nucléiques simple brin) dans le cadre de lecture de ce gène, a orienté nos recherches vers un lien possible avec la machinerie des ARNs interférents et en particulier dans le contrôle des rétrotransposons par la voie des piRNAs (par analyses moléculaire et immunohistochimique). Cependant, les résultats préliminaires semblent écarter cette hypothèse et mettent davantage en évidence un phénotype d'invalidation méiotique classique. Des études plus approfondies du phénotype de ces animaux sont actuellement en cours au laboratoire (étalement chromosomique et révélation des complexes synaptonémaux, analyse de l'apoptose, identification des gènes dérégulés par l'arrêt de la méiose dans les testicules mutants…). Les résultats de ces recherches devraient nous permettre de déterminer le rôle de TOPAZ1 dans la spermatogenèse.