La modération de l'usage des pesticides à l'épreuve du travail des viticulteurs
Résumé
The inquiry was led in four littoral departments of the region. The analysis leaned at first on the regional wine councillors involved in methods of moderation of the use of pesticides: AB, Terra Vitis and Vinéalis. They led the autors to pursue the interviews in cooperatives, to enligh as well the positions of the wine growers engaged in these methods as those of the "common" wine growers who are absent in it. In an ergonomic and micro-sociological perspective, these interviews aim to describe the relationships between prescriptions and work in situation, to put in evidence the dynamics of appropriation of the methods and their limits. They postulate that the wine growers make all a quality work, what allows to reconstruct this notion, by avoiding reducing it to the one that propose the prescribers of the market. This comprehensive approach of the work invites to consider that what would be wine growing quality practices is not shared, and that the distinction of these conceptions, built by experiences of the work anchored in social histories, drive the vine growers logics of action.
L'objet de cette communication est de s'interroger sur les limites de la mise en oeuvre des pratiques de modération de l'usage des pesticides. Appuyée sur les résultats intermédiaires d'une recherche en cours, elle vise à mieux comprendre les problèmes rencontrés par les viticulteurs ayant opté pour cette orientation au sein d'un monde viticole particulier, celui de la région Languedoc-Roussillon. L’enquête a été conduite dans les quatre départements littoraux de la région. L'analyse s'est d'abord appuyée sur les conseillers viticoles régionaux impliqués dans des démarches de modération de l'usage des pesticides : AB, Terra-Vitis et Vinéalis. Ils ont conduits les auteurs à poursuivre les entretiens dans des coopératives, pour éclairer aussi bien les positions des viticulteurs engagés dans ces démarches que celles des viticulteurs « ordinaires » qui en sont absents. Dans une perspective ergonomique et micro-sociologique, ces entretiens visent à décrire les relations entre prescriptions et travail en situation, pour mettre en évidence les dynamiques d'appropriation des démarches et leurs limites. Ils postulent que les viticulteurs font tous un travail de qualité, ce qui permet de reconstruire cette notion, en évitant de la réduire à celle que proposent les prescripteurs du marché ou les acteurs d'encadrement de la filière. Cette approche compréhensive du travail invite à considérer que ce que seraient des pratiques viticoles de qualité n'est pas partagé, et que la distinction de ces conceptions, construites par des expériences du travail ancrées dans des histoires sociales, guide les logiques d'action des viticulteurs.