En ces temps de crise, le constat des difficultés que certains viticulteurs récemment installés peuvent endurer amène logiquement à s’interroger sur l’attitude de la banque et son rôle dans la maîtrise de l’endettement. Mais le problème est tout autre du point de vue du « jeune » qui s’installe. Il aura parfois du mal à accepter que la banque refuse de prêter… Cette ambiguïté est une caractéristique fondamentale de la relation bancaire. Ce chapitre propose un éclairage sur la relation particulière entre le jeune viticulteur qui s’installe et la banque. La première partie de ce chapitre traite du rapport entre investissement et endettement, puis replace l’endettement dans le contexte du cycle de vie de l’exploitation, et conclut sur la problématique du financement du besoin en fonds de roulement en viticulture. La deuxième partie s’intéresse au rôle d’une « bonne » relation bancaire dans la disponibilité du crédit, la gestion de la trésorerie et la prise de garanties. La troisième partie se veut plus proche du point de vue de la banque en examinant les risques spécifiques du financement de l’installation en viticulture. La maîtrise des risques bancaires démontrent la capacité d’apprentissages des banques, qui leur permet de délivrer un financement « cousu main ». Ainsi, l’entrepreneur « compétent et motivé » a sans doute intérêt à initier une relation avec le banquier le plus tôt possible, et à l’impliquer dans l’accompagnement du projet, afin que ce dernier dispose du maximum d’information soft. En plus d’assurer une meilleure disponibilité du crédit, ce peut être un moyen de bénéficier des financements et des services bancaires les mieux adaptés aux besoins financiers de l’exploitation.