Périurbanisation, ségrégation et marché foncier dans les aires urbaines de Metz et Nancy. Rapport final
Résumé
Les mouvements de périurbanisation notamment des cadres et, dans une moindre mesure, des professions intermédiaires jouent un rôle important dans l’accentuation des disparités sociales résidentielles qu’ont connu les aires urbaines françaises et, surtout, les pôles urbains au cours de ces dernières années. Ce mouvement s’est accompagné d’une dispersion des services de santé et d’action sociale, qui sont pour une partie importante des services marchands et qui ont eu donc tendance à suivre la demande la plus solvable, un tel mouvement n’ayant pas concerné les services éducatifs, à base plus spécifiquement non marchande. Ces résultats nationaux sont affinés et complétés par deux études locales, portant sur les aires urbaines de Metz et Nancy, en insistant sur les conséquences de ces phénomènes sur le marché foncier urbain et périurbain. L’analyse des flux de périurbanisation montre que les deux aires connaissent des dynamiques de population internes et externes différentes, en partie liées à la structure initiale de leur pôle et de leur couronne. Dans l’aire de Nancy, le brassage entre ville-centre et banlieue est plus important que le brassage entre le pôle urbain et le périurbain, tandis qu’à Metz c’est l’inverse. Le brassage entre pôle et périurbain est également dominant dans l’aire messine pour les ouvriers et les employés. Dans l’aire nancéenne, les flux entre Nancy et sa banlieue sont dominants pour les employés et identiques aux flux entre pôle et périurbain pour les ouvriers. L’analyse des marchés fonciers fait apparaître que les prix sont plus élevés dans les pôles urbains que dans le périurbain et les terrains nus comme les appartements sont nettement plus coûteux à Metz qu’à Nancy. Cependant, l’accroissement plus rapide du prix des appartements nancéens depuis 2004 comble le décalage. L’analyse des conséquences des disparités sociales et de l’offre locale de services publics et privés sur le marché foncier (et donc sur les processus de localisation résidentielle) est effectuée à partir de modèles hédonistes. La variation des prix des logements est analysée en séparant ce qui est dû aux caractéristiques propres du bien, mais également les effets de la distance aux biens publics ou privés et les disparités sociales. Au-delà des caractéristiques propres des biens échangés sur le marché immobilier (terrains, maisons, appartements), le prix au mètre carré des biens s'explique par les accessibilités aux pôles urbains et aux équipements de proximité, le revenu fiscal et le taux de chômage de la commune. En revanche, les caractéristiques du collège public de rattachement ne semblent pas avoir d'effet.
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)
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