Au cours des vingt dernières années, les coopératives agricoles françaises se sont développées sous forme de groupes en filialisant de plus en plus dans des sociétés à statut non coopératif tout en maintenant une forte densité de partenariats. Cette complexification organisationnelle questionne le lien au territoire des coopératives agricoles. Aussi, cette communication vise à mieux comprendre les déterminants des alliances capitalistiques des groupes coopératifs en interrogeant le rôle des proximités géographique et organisée. Les alliances sont identifiées à partir d’une base de données issue de l’enquête Liaisons Financières (LIFI) en 2005. Au vu du nombre très faible d’alliances impliquant des groupes « privés », l’analyse est centrée sur les alliances entre groupes coopératifs. D’une part, un modèle économétrique est mis en œuvre pour expliquer l’engagement d’un groupe coopératif dans une alliance et d’autre part, les modes de gouvernance des alliances sont caractérisés à partir du rôle de la proximité géographique, du degré de similarité des groupes impliqués dans l’alliance et de la nature des activités visées. Les résultats soulignent des modalités d’activation de la proximité géographique différenciées, depuis une synergie entre groupes de taille similaire à la recherche d’une taille critique sur base régionale vers l’affirmation d’acteurs leader qui cherchent à étendre leurs activités et leur emprise territoriale à un niveau interrégional.