L'Union européenne a adopté une nouvelle réforme de sa politique agricole commune (PAC) en juin 2003. La mesure phare est la création d'un paiement unique à l'exploitation qui va se substituer à la plupart des aides directes actuelles. Les auteurs examinent trois questions soulevées par cette réforme à l'aide d'un modèle d'équilibre général calculable qui permet, entre autres, de mesurer les effets sur les industries agroalimentaires et également d'apprécier le rôle de ces industries dans la transmission des impacts le long de la chaîne alimentaire. La première question est de savoir si cette réforme permet à l'UE15 de ne plus recourir aux subventions aux exportations. Les résultats montrent que ces subventions aux exportations diminuent fortement mais sans s'annuler. La deuxième question est celle de la mesure des effets de distorsion sur la production et les échanges des aides directes. Les auteurs testent deux options extrêmes de découplage et trouvent que les effets de distorsion diffèrent peu entre ces deux options. Enfin, ils évaluent les effets sur l'emploi et leurs résultats indiquent une baisse significative de l'emploi agricole. En revanche, l'emploi dans les industries agroalimentaires est marginalement modifié. Plus généralement, les industries agroalimentaires sont peu affectées par cette réforme, l'essentiel du choc étant absorbé au niveau de l'agriculture.