L'émergence dans les sciences de la vie de plateformes technologiques conduit à de nouvelles logiques instrumentales, recourant de manière très lourde à l'instrumentation et aux nouvelles technologies de l'information pour générer, stocker, analyser et représenter de vastes quantités de données. L'un des résultats majeurs de l'action publique en matière de politique de la recherche dans le domaine des sciences du vivant a été de contribuer à la mise en place de ces dispositifs "plateformes ", se déclinant sous plusieurs formes : méthodes pour analyser les phénomènes de régulation transcriptionnelle en utilisant des puces à ADN, instrumentation sophistiquée pour la chimie et l'analyse structurale des protéines, animaleries et imageries pour produire et analyser des animaux transgéniques, équipements pour séquencer l'ADN et méthodologies avancées de génétique des pathologies. A partir de l'analyse de quatre plateformes existant dans la recherche publique ou la recherché privée, cet article s'interroge sur le design organisationnel des plateformes en fonction de l'état des connaissances disponibles, des projets soutenus par le privé et des possibilités d'évolution organisationnelle promises. Il insiste sur la nécessaire flexibilité des modes de coordination retenus et s'interroge sur la capacité du public à gérer des plateformes à fort potentiel d'évolution.