Dans le sillage des politiques de libéralisation des marchés agricoles, on assiste à la mise en place de systèmes d'information sur les marchés (SIM) dans le nombreux PED, une plus grande transparence des marchés devant permettre un meilleur arbitrage par les acteurs privés et, le cas échéant, des interventions plus efficaces et moins perturbatrices de l'Etat. Dans la communication, les auteurs montrent à travers des travaux menés au Mali sur les filières céréalières et au Sénégal sur les filières maraîchères qu'une prise en compte de l'existence de plusieurs dispositifs permettant de pallier le problème informationnel des agents de la filière (public, privé, propre au marché par le jeu des échanges,...) s'avère nécessaire pour une meilleure efficacité des SIM. Dans le premier cas (Mali), les résultats obtenus montrent, pour l'essentiel, que l'information peut ne pas se transmettre par une communication explicite et volontaire entre les acteurs du marché mais indirectement, à travers les propositions d'achat et de vente et les réactions qu'elles suscitent. Les acteurs se guident sur des indicateurs agrégés tels que la vitesse d'écoulement de leur stock ou le degré d'affluence sur un marché. Dans le second cas (Sénégal), l'étude confirme le constat souvent fait par ailleurs du faible impact des SIM lorsqu'ils se limitent à la diffusion par radio d'une information peu adaptée aux besoins des acteurs. L'étude montre également le rôle central que joue le coxer (courtier) comme source d'information pour les producteurs et les bana-banas (commerçants itinérants). On peut se demander de ce fait si le coxer peut être considéré comme un "système d'information" propre au marché. Le fait que le système Manobi se développe principalement dans les zones où les coxers sont peu représentés renforce cette idée.