, Il se trouve qu'à la même époque, les généticiens de l'INRA ont été confrontés, à Toulouse, dans un troupeau expérimental de moutons, à une flambée de tremblante, qui a provoqué des pertes nombreuses. Ce qui était arrivé à l'INRA et ce que j'avais entendu au cours de la réunion m'avaient intrigué et inquiété. Aussi à la sortie de la réunion, ai-je demandé à Frédéric Lantier, qui travaillait à la station de pathologie infectieuse et immunologie de Nouzilly, d'essayer de faire quelque chose sur la tremblante. Comme il m'avait déclaré qu'il ne le ferait que s'il avait mon appui, je lui ai répondu : "foncez et vous aurez tous les moyens que vous demanderez !". Effectivement, il a commencé à s'équiper. Je me suis débrouillé pour lui affecter de l'argent sur ma réserve afin qu'il puisse sans délai commencer à travailler. Sensibilisés par la flambée de tremblante, qui avait décimé un de leurs troupeaux, les généticiens s'y étaient déjà intéressés. Il y avait déjà eu, par ailleurs, des publications sur le déterminisme génétique de la résistance-sensibilité chez les ovins. Je ne me souviens plus très bien de la chronologie des choses. J'ai obtenu une petite AIP et utilisé la réserve modeste dont je disposais en tant que directeur scientifique, une réunion sur cette question au Ministère de la recherche, où s'étaient retrouvés à la fois des agronomes, mais aussi des médecins, alertés par toute une série de cas iatrogènes, dus à des greffes de cornée. La question posée était de définir les recherches qui seraient à lancer, et celles qu'on n'aborderait pas, 1994.

, Vialle m'a confié un jour qu'il avait été nommé par François d'Aubert, ministre de la recherche à l'époque, avec un commentaire du genre : "l'INRA est plein de gens nuls ! ils n'ont rien entrepris sur les maladies à prions, c'est scandaleux !" Moyennant quoi, quand Vialle est entré en fonctions, il s'est vite rendu compte que j'avais lancé des travaux et que, contrairement aux déclarations du ministre, bien des choses avaient déjà démarré. Cela a permis de montrer que l, L'affaire des farines animales contaminées en Angleterre a éclaté l'année où Paul Vialle a été nommé directeur général de l'INRA. Ce devait être en 1996. P

, Ignoré un peu par le CEA, qui ne s'était guère intéressé jusque-là à ses travaux, il a retrouvé depuis un peu de santé. Les parlementaires, qui nous ont auditionnés de façon aimable, ne m'ont pas paru faire très bien la distinction entre la mission de l'INSERM, qui portait sur la santé humaine, et celle de l'INRA, qui concernait les espèces d'élevage. Le rapport final s'est avéré décevant. Le ministère a dégagé, à cette époque, beaucoup d'argent, l'Europe aussi. Tout le monde s'est battu pour pouvoir construire des animaleries spécialisées. Il s'est produit une petite rivalité entre le CNEVA et puis l'INRA, le CNEVA préférant, semble-t-il, travailler dans son coin. La période de "panique" passée, les équipes, dotées de moyens plus conséquents, ont pu se mettre au travail. Les crédits annoncés n'ont pas toujours suivi, mais les équipes que j'avais contribué à lancer à Tours et à Jouy travaillent toujours et continuent à aborder des choses intéressantes sur le sujet. On a pu noter à cet égard la différence de culture ou d'attitude entre les grands organismes de recherche que sont le CNRS, l'INSERM et l'INRA. Au moment de la crise, le ministre a demandé à chacun d'eux de fournir la liste des laboratoires susceptibles de travailler sur les maladies à prions. En deux jours, le CNRS et l'INSERM ont fourni une liste énorme de laboratoires. À l'INRA, nous avons établi une liste beaucoup plus courte, mais dûment pointée, avec des équipes prêtes réellement à s'impliquer dans de nouveaux programmes. Le Cabinet du Ministre a reproché à l'INRA d'avoir tardé à répondre : nous avions simplement pris le temps de faire le pointage de façon sérieuse. La liste des laboratoires que les autres organismes de recherche avaient établie, n'avait été que de pure circonstance. Ce que l'INRA avait présenté comme possibilité de collaboration, s'est réalisé, par contre, le plus souvent. Je me souviens que Guy Paillotin avait été convoqué aussi chez d'Aubert. Je crois qu'il a été convaincant. Toujours est-il que d'Aubert a demandé à un de ses conseillers, de bien vouloir me recevoir. Je suis allé dès lors réexpliquer la position de l'INRA, Le principe de subsidiarité qui était invoqué sans cesse ne me paraissait pas sans fondement : il y avait des dizaines de chercheurs mobilisés chez les Anglais, une épidémie sans précédent dans leur pays, alors qu'en France, il n'existait que deux ou trois cas détectés, dont un sur une vache allaitante. La Commission d'enquête a auditionné un tas de monde. Dominique Dormont du CEA est une des rares personnes qui ait pu démontrer qu'il avait vraiment travaillé depuis longtemps sur cette question

F. Grosclaude, Le conseil scientifique du Projet régional de recherche sur les petits ruminants au cours d'une de ses réunions en Afrique. De gauche à droite, Gérard Matheron (CIRAD-EMVT), Daniel Bourzat (CIRAD-EMVT), une autorité locale

, Au cours d'une mission d'évaluation scientifique en Tunisie, en 1996, Philippe Chemineau (Physiologie animale, Nouzilly), Jacques Bouix (Génétique animale, Toulouse) et Michel Thériez (Élevage et nutrition des animaux

, Autre exemple de l'implication du secteur en Afrique

, Tenu d'équilibrer son budget, celui-ci perçoit les anciennes subventions du Ministère de l'Agriculture et les contreparties qui proviennent du paiement de ses analyses. Il s'efforce de ne pas faire d'excédent, puisqu'il lui est interdit de réaliser des bénéfices, mais ce n'est pas sans mal, Je suis président de l'Assemblée générale et du Conseil d'administration de ce GIE

C. La, S. Sgra-cfdt, and . Général-de-la-recherche-agronomique,

. Ce-dernier,