Le contexte des travaux de recherche présentés est celui d'une prise de conscience croissante de l'importance du problème de pollution diffuse des eaux par les pesticides d'origine agricole dans le sud de la France. Les mesures de contrôle de la qualité des eaux effectuées par l'agence de l'eau RMC (Rhône-Méditerranée-Corse), la Drass et la Diren montrent en effet une altération de la qualité des eaux de surface comme des eaux souterraines. La vigne est très impliquée dans cette pollution en raison de son importance en terme de superficie (70% de la SAU dans l'Hérault) et de la forte utilisation de produits phytosanitaires associée à sa conduite. Cette pollution est essentiellement une pollution par herbicides et est principalement liée à l'entraînement des matières actives par ruissellement de l'eau sur les parcelles durant les épisodes pluvieux de très forte intensité qui sont caractéristiques du climat méditerranéen. Elle est grandement induite par les pratiques d'entretien du sol qui déterminent les quantités d'herbicides épandues et le déclenchement du ruissellement à la parcelle. Dans ce contexte a été initié un programme de recherche visant au développement d'un outillage d'aide à la mise en place de schémas de gestion des pollutions diffuses qui soient acceptables par tous les acteurs concernés dans des situations de pollution de captage d'eau potable. La réponse à ces besoins conduit à donner une place clé à la notion de segmentation spatiale dans la modélisation hydrologique, dans la représentation des choix de pratiques et dans la mise en oeuvre de droits à polluer.