Depuis quelques années, la "question environnementale" a pris une importance croissante et les agriculteurs de la Communauté européenne se voient ainsi confrontés à une demande nouvelle, de plus en plus pressante : produire et entretenir un environnement plus sain, plus accueillant à la faune, à la flore et aux visiteurs extérieurs, plus esthétique. Cette demande prend des formes diverses d'un pays ou d'une région à l'autre, et mobilise de ce fait des experts et des institutions multiples pour des actions de types bien distincts. Elles vont des mesures agri-environnementales très marquées par leurs origines "naturalistes" et "paysagères" à l'application de la directive "Nitrates" ou à la mise aux normes des élevages, beaucoup plus "agronomiques" ou "zootechniques", visant plus particulièrement l'élevage intensif ou la grande culture. L'analyse de cette nouvelle demande se fait ici sous l'angle de la délimitation des espaces (zonages) et de la définition des pratiques (cahiers des charges), en privilégiant le point de vue des administrés sur celui des gestionnaires. L'auteur prend comme exemple la position des actifs agricoles du Vercors confrontés à une demande qui leur fut formulée très tôt, puisqu'ils furent les premiers à signer, avec l'Etat pour partenaire, des contrats agri-environnementaux dès 1991. Quelles sont les caractéristiques de cette "demande sociale" dans le Vercors ? Quelles réserves formulent les paysans à son égard. L'auteur s'interroge ensuite sur les dysfonctionnements qui ont marqué, au niveau national cette fois, la mise en oeuvre de la directive "habitats faune-flore" et du réseau européen "Natura 2000".