Il s'agit de s'intéresser aux conséquences de l'Organisation commune des marchés (OCM) sur les OP (Organisations de producteurs) fruits et légumes (règlement CE 2200/96) du Vaucluse. La méthodologie adoptée consiste à combiner l'approche filière avec la théorie de l'alliance et les stratégies d'acteurs au sein des organisations pour déboucher sur les perspectives d'évolution du secteur fruits et légumes en Vaucluse. Afin de classer les OP, l'auteur utilise une double démarche faisant appel à une méthode de classification automatique (classification "floue") et à une analyse "aux dires d'experts". Les comportements des OP, en interne, sont étudiés à l'aide de cas. On constate ainsi que l'OCM n'est pas un cadre suffisant pour appréhender la totalité des comportements des OP et qu'il faut y ajouter la capacité d'adaptation des entreprises face au problème de la concurrence. Par ailleurs, l'examen de deux filières (pommes et raisins de table) montre (sauf exceptions) que les activités fruits et légumes sont condamnées à évoluer sous peine de disparition. Finalement, quatre modèles d'OP se dessinent : des OP de petite taille, spécialisées sur des produits à valeur ajoutée ; des OP diversifiées, fonctionnant selon un schéma interprofessionnel avec des négociants ; des OP plutôt mono-produit liées par un contrat de partenariat avec des unités de grande taille disposant de la force commerciale et des OP "modernisées", fonctionnant toute l'année, réunies au sein d'alliances. L'absence d'unions d'OP et de réseaux oblige les organisations en place à passer par des centres de décision extérieurs pour commercialiser leurs produits.