Face aux discours, tant théoriques qu'empiriques, qui mettent l'accent sur la forte tendance à la concentration, et face aux évolutions contemporaines des espaces ruraux qui incitent à nuancer ces discours, il semble utile d'examiner les forces qui déterminent la répartition des hommes et des activités dans ces espaces. Les modèles habituellement utilisés pour expliquer la formation des villes contiennent certes les forces de l'agglomération, mais aussi les forces de la dispersion des activités et des populations. A ce titre, ils sont susceptibles d'être mobilisés pour rendre compte de la structuration actuelle de l'espace et de la place des espaces ruraux dans cette structuration. Plusieurs mécanismes, combinant économies d'agglomération et concurrence pour l'occupation du sol, sont invoqués pour expliquer l'organisation interne des bassins d'emploi et leur différenciation en fonction de la taille de leur centre. La répartition des secteurs d'activités entre bassins d'emploi (ruraux) fait, quant à elle, appel aux avantages comparatifs et à certaines externalités. Des éléments empiriques portant sur six régions françaises viennent illustrer ces réflexions théoriques.