Les différents dispositifs existant en France pour la protection de la nature se préoccupent de leur incidence sur l'emploi, espérant montrer que loin de nuire à l'activité économique ils peuvent au contraire la stimuler. L'étude menée distingue deux niveaux : celui de l'économie nationale, et celui de la zone d'implantation. Au niveau national, les dotations publiques permettent de financer un nombre d'emplois directs (366 en 1995), elles suscitent des emplois indirects (évalués à 147), liés à l'effet multiplicateur sur le territoire national des autres dépenses des réserves ; en outre des emplois (évalués à 212) sont induits par une fréquentation touristique supplémentaire de l'extérieur, les réserves étant une composante de l'offre touristique nationale. Il faudrait comparer ce total de 725 emplois à ceux que certaines réserves ont pu mettre en cause du fait de la gêne apportée à certaines activités. Au niveau de l'économie locale, une enquête menée auprès de neuf réserves a permis de préciser l'impact des dépenses des salariés, de celles de la réserve elle-même et des visiteurs qu'elle accueille souvent. L'effet est variable en fonction de la nature de la réserve, mais aussi de la densité du tissu économique de la zone d'implantation. L'enquête fait apparaître une forte volonté des agents des réserves de s'insérer dans la société et l'économie locale, pour maximiser les retombées de la réserve. L'étude fournit enfin des outils pour mesurer et suivre cet impact, dans la gestion de la réserve.