, Au niveau des écoles supérieures d'agronomie, le contenu de l'enseignement conduit aussi à une spécialisation plus précoce. Je n'ai aucune envie de tenir des propos d'ancien combattant, mais sortant de Grignon, ayant eu des centaines d'heures de zootechnie, de machinisme agricole, d'économie, j'ai eu souvent l'impression que ces matières m'avaient fait perdre du temps, alors que j'étais passionné par la biologie ! Je constate toutefois rétrospectivement que ce n'est pas vrai. Je me sens agronome

, Ce qui ne se fait pas actuellement et ce que, personnellement, je déplore . Le problème pour l'INRA c'est qu'il recrute des gens très pointus et qui le restent parce qu'ils trouvent que c'est finalement plus confortable : quand vous vous spécialisez sur la néo-formation du kiwi, la reconnaissance qui en découle vous suit dans tous les congrès. Vous avez tendance à vouloir garder cette spécialisation le plus longtemps possible parce qu'elle vous apporte prestige, confort et sécurité. Par ailleurs, si vous avez bien choisi votre domaine de spécialisation, vous avez l'assurance de pouvoir décrocher facilement des contrats de recherche. Mais cette façon de faire est à l'origine de tensions et de distorsions à l'intérieur des laboratoires et des départements. Il existe, en effet, des scientifiques qui sont sur des objectifs appliqués très importants pour une filière, mais qui ne trouveront jamais de partenaires disposés à les cofinancer. Alors que sur d'autres filières, "plus à la mode", ils seront en meilleure position pour obtenir des aides. Ce sont ces distorsions qui me préoccupent : gardant ce fond de paysan adopté, je crois, en effet, à la nécessité pour la recherche de ne pas se couper complètement des professionnels de l'agriculture. Ce n'est pas très grave pour les jeunes chercheurs dans la mesure où c'est à leur patron de savoir réaliser cet équilibre non pas au niveau d'un individu mais à l'intérieur de l'équipe qu'il dirige. Mais cela risque de le devenir quand ils auront à assumer plus tard des postes de responsabilité, à la tête d'un labo, d'une station, voire d'un département

D. P. , Auriez-vous un conseil ou une recommandation à donner aux jeunes chercheurs qui vont entrer à l'INRA ?

J. , Je les encouragerais à beaucoup travailler parce qu'ils ont plus de choses à apprendre que nous lorsque nous sommes arrivés à l'INRA dans les années 50 ou 60. Ils doivent être les plus compétents possible dans la discipline scientifique qui est la leur. Il leur faut en plus acquérir une maîtrise parfaite d'une langue étrangère, voire de deux, pour pouvoir participer à part entière à des congrès, savoir manipuler tous les outils informatiques pour pouvoir traiter toutes leurs données, taper leurs rapports et leurs articles. Ils doivent enfin continuer à avoir une ouverture sur les autres secteurs dont s'occupe l'INRA. Qu'on me comprenne bien : je ne demande pas à des chercheurs en physiologie végétale d'avoir des idées précises sur la maladie de la vache folle ! mais de savoir qu'ils sont dans un Institut de recherche agronomique qui s'en préoccupe et dont les programmes sont différents de ceux du CNRS et des Universités. La confusion risque, en effet, de s'instaurer à nos dépens si les professionnels, destinataires "in fine" des résultats de nos recherches, Quelle que soit leur origine, je leur dirais que la thèse est pour eux un point de passage obligé et un exercice déterminant pour leur future carrière. Celle-ci doit leur apprendre à bien définir, conduire et parachever un travail de recherche

Q. Le-fait, une maladie aussi redoutable ne soit plus connue aujourd'hui des producteurs, montre bien l'importance des progrès qui ont été réalisés par l'amélioration des plantes

, Ce qui montre bien que ce n'était pas la notion d'espèce qui occasionnait alors des fractures au sein du département d'amélioration des plantes

, Le jour où le contrat arrive à son terme, si vous n'obtenez pas le relais dont vous avez besoin, votre station peut traverser un cap difficile pouvant compromettre la poursuite même du programme qui a été lancé

. Qualité-organoleptique,

, Dont les résultats se sont révélés finalement décevants