L'auteur a pour objectif de mettre en perspective, par le biais de travaux récents, les intuitions de H. A. Simon, qui propose un cadre théorique des systèmes complexes afin de comprendre les fondements et l'efficience de la forme dominante d'organisation industrielle en France que constitue le groupe de sociétés. Dans une première partie, les analyses de Simon (1969,1981) sur le lien hiérarchie/complexité sont mobilisées afin de définir les principes et les propriétés des systèmes hiérarchiques et de montrer l'importance de la solution hiérarchique dans le mode d'évolution des organisations vers des formes de complexité supérieure. L'accent est mis sur la notion de décomposabilité et sur les règles de l'interaction entre les sous-systèmes, règles importantes pour comprendre la structuration du marché interne des organisations. Dans la deuxième partie, l'auteur analyse les spécificités du modèle français d'organisation industrielle. Il tente de démontrer que le groupe français a inscrit dans ses structures et ses frontières le principe hiérarchique par le biais des rapports d'appropriation et plus généralement de la convention financière qui gère, de manière fondamentale, les liens entre le tout et ses parties et ses formes d'évolution. Le dernier objectif de l'auteur est de démontrer, par une analyse statistique sur données individuelles et sur longue période (1980-1990), que la dynamique d'évolution des groupes confirme bien ce que Simon appelle leur adéquation à l'environnement économique actuel.