Du fait des mobilités croissantes, les modes de vie ont tendance à s’homogénéiser rapidement entre urbains et ruraux. La consommation des ménages, en particulier, suit partout la même évolution. L’amélioration des revenus des ruraux et le mouvement d’urbanisation des campagnes lié à l’arrivée de nouvelles catégories de populations y contribuent fortement. Cependant, une spécificité rurale semble perdurer, voire s’accentuer, dans les domaines du logement et du transport. Le coût et les conditions de logement différencient structurellement la campagne de la ville. Même s’ils sont majoritairement locataires, alors que les ruraux sont propriétaires, les citadins dépensent plus pour leur logement. En revanche, les ruraux dépensent plus pour se déplacer et communiquer. Les modes de vie en milieu rural portent aussi la marque de l’évolution des fonctions des espaces ruraux (résidentielles, récréatives, environnementales, etc.) qui contribuent à les transformer en espaces que l’on vient consommer. Ces fonctions expriment la demande d’espace et de nature des populations urbaines, qui prend des formes variées : résidence principale, résidence secondaire, week-ends ou vacances à la campagne, etc. Lié au développement général des mobilités de populations, que l’abaissement relatif des coûts de transport et la généralisation de la voiture individuelle ont favorisé, le développement de la fréquentation des espaces ruraux par les urbains est porteur de nouvelles façons de vivre et d’habiter le rural.