Depuis le printemps 1992, une "régulation semi-administrée", à base de subventions directes aux entreprises et de contrôle des principaux prix agricoles et alimentaires, a pris la place de l'ancienne économie administrée dans les entreprises et les circuits anciennement socialisés du secteur agro-alimentaire russe. Depuis l'automne 1993, le maintien de ce régime se heurte à une réduction considérable et durable de son financement budgétaire, sous l'effet combiné des facteurs suivants. L'impact de la chute du financement budgétaire, combinée à la sous-efficience maintenue, ou aggravée, du sous-secteur anciennement socialisé est particulièrement dramatique sur les revenus des ex kolkhozes-sovkhozes (KS) et de leurs travailleurs. On peut donc prévoir d'une part une prochaine forte amplification des tendances passées : récession du sous-secteur agro-alimentaire anciennement socialisé, développement des productions agricoles des lopins privés et périurbains, et des circuits privés de transformation et commerce agro-alimentaires ; d'autre part une accélération notable du mouvement d'éclatement des KS (très lent jusqu'en 1993), par partage des actifs et des terres, sous des formes très diverses. Cette analyse est effectuée d'une part à l'échelle globale de la Russie, et d'autre part à celle de la région de Samara. Dans une dernière partie sont examinées, en termes généraux, les implications majeures de cette dynamique du secteur agro-alimentaire pour le système de Recherche, Vulgarisation et Information agricoles de la région de Samara, dans l'optique du projet TACIS concerné.