Cette étude prend en compte l'instabilité résultant des cours internationaux des biens agricoles, dans un cadre macro-économique. Le risque lié aux prix agricoles influence diversement les revenus ruraux et urbains, et les fait fluctuer autour de leur valeur moyenne : or cette dernière est le seul indicateur traditionnellement retenu dans les études macro-économiques. Les auteurs proposent d'adopter une vision "potentielle" ou "dynamique" de la répartition sociale du risque en considérant la variance des revenus. La méthode utilisée consiste à simuler la réaction de l'économie face à des prix mondiaux qui suivent des processus stochastiques (processus autorégressif ou marche aléatoire) à l'aide d'un modèle d'équilibre général calculable. L'étude applique ensuite cette méthode à une économie archétype se rapprochant des pays de l'Afrique subsaharienne. Les résultats préliminaires montrent l'importance des effets d'équilibre général pour atténuer le risque sur les revenus des ménages (substitution intra-sectorielle, mobilité des facteurs) et l'existence, même en l'absence de politique explicite de prix garantis aux producteurs, de stabilisateurs macro-économiques automatiques, passant par la politique monétaire ou la politique du taux de change.