Cet article compare et évalue deux procédures d’attribution de foncier public pour voir comment les collectivités locales peuvent les utiliser pour orienter l’agriculture périurbaine vers une agroécologie nourricière et multifonctionnelle. Il s’appuie sur l’analyse de documents et d’entretiens compréhensifs menés au sein de l’agglomération de Montpellier, devenue Métropole en janvier 2015. La comparaison des procédures, notamment des acteurs impliqués et des modes de sélection, souligne l’évolution de l’action foncière agricole de la Métropole. Les résultats montrent l’articulation entre plusieurs innovations (dans les politiques publiques et les pratiques). Au-delà du foncier attribué, ces procédures sont ensuite l’occasion d’apprentissages pour les porteurs de projet agricole comme pour les acteurs publics. Les mondes agricoles et urbains apprennent à mieux se connaître, à interagir, à travailler ensemble et, ce faisant, adaptent leurs attentes, leurs projets. L’évolution des procédures illustre enfin une prise en compte croissante des enjeux de justice soulevés par ces allocations foncières. Des leçons peuvent donc en être retirées pour d’autres collectivités.