L'analyse des réseaux se heurte souvent à une difficulté : l'utilisation de seuils (nombre de relations, nombre de points, force des relations) pour délimiter des ensembles de points dans les réseaux. Ces seuils ont pour inconvénient majeur d'introduire une part d'arbitraire dans la délimitation de ces ensembles de points et ne permettent pas de justifier la construction d'une structure ou d'une entité à part entière au sein du réseau. L'auteur propose, pour pallier cette difficulté, de s'appuyer sur la notion de frontière, un agencement de points qui permet de construire une bipartition du réseau. La frontière renvoie donc aux stratégies des acteurs et non à l'observateur. Une des caractéristiques essentielles des frontières étant de participer à la construction d'irréversibilités, l'auteur montre, ensuite, comment l'identification et l'analyse des frontières peuvent permettre un meilleur suivi de l'irréversibilité de certaines zones de réseaux.