De quels leviers dispose la ville pour agir sur les paysages alimentaires urbains ? L’alimentation n’est pas un champ d’action habituel pour l’urbanisme. Pourtant, en retraçant l’évolution des commerces alimentaires dans quatre quartiers très différents de la Métropole de Montpellier, nous avons identifié différentes interventions municipales qui ont eu des effets parfois directs, mais le plus souvent indirects, sur les paysages alimentaires de ces quartiers. Ces résultats soulignent l’utilité d’un diagnostic partagé, la transversalité des actions à mener, mobilisant différentes politiques sectorielles. Dans un ancien faubourg dégradé en cours de rénovation, dans un quartier d’habitat collectif politique de la ville, dans un quartier créé via une ZAC dans les années 2000 et dans deux villages périurbains, l’enjeu est toujours formulé de la même manière : maintenir une diversité de petits commerces participant à la vie de quartier. Deux domaines d’action municipale sont principalement mobilisés : les marchés de plein vent (récemment créés ou réaménagés dans les quatre quartiers) et l’aménagement des espaces publics et des circulations. Pourtant, au-delà de ces deux domaines, les municipalités peuvent agir sur les locaux commerciaux et sur les relations entre les acteurs du système alimentaire, les consommateurs et les acteurs de la production urbaine. L’analyse paysagère à l’échelle de la rue et l’observation de l’évolution historique des commerces alimentaires sont deux méthodes simples pour identifier ensuite des pistes d’action concrètes en associant les commerçants et les consommateurs.