L'intérêt pour les peuplements mixtes dans la sylviculture est soutenu par des relations positives de productivité - diversité, l’atténuation des effets des ravageurs et l”augmentation de la résilience et de la stabilité, mais la manière dont le mélange des espèces affecte la régénération des forêts reste encore à explorer. Nous avons utilisé les années 2006 à 2016 de l'Inventaire Forestier National Français pour modéliser le couvert de régénération de Quercus petraea dans les peuplements purs et mixtes de Quercus petraea. Ce modèle a permis d'identifier les variables environnementales en jeu dans la régénération de Quercus petraea et les utilise pour identifier l'effet des espèces compagnes dans des peuplements mixtes bispécifiques, indépendamment des variations environnementales. Nous avons modélisé cet effet mélange en fonction de la tolérance à l'ombrage des espèces compagnes. La régénération de Quercus petraea répond négativement au taux de couvert total de la canopée et à la pression d'herbivorie, et les variables biogéoclimatiques retenues sont l'évapotranspiration potentielle moyenne de juillet, la température maximale moyenne de décembre et le pH du sol. La régénération de Quercus petraea est proportionnellement liée au couvert relative de Quercus petraea dans la canopée, mais les peuplements mixtes avec des espèces compagnes conifères et intolérantes à l'ombrage montrent une régénération de Quercus petraea améliorée par rapport aux autres peuplements mixtes, notre modèle utilisant la tolérance à l’ombrage n'a pas identifié cet effet pour les espèces compagnes feuillues. Ce résultat suggère une facilitation de la régénération par une meilleure transmission de la lumière à travers les houppiers de l'espèce compagne ou un avantage compétitif des jeunes arbres de Quercus petraea contre les jeunes arbres intolérants à l'ombre et renforce l'idée que le mélange d’espèce contribue à la résilience et la stabilité du peuplement.