Acceptabilité sociétale de la mort des animaux d’élevage et bien-être animal en abattoir - INRAE - Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2020

Social acceptability of the farmed animals’ death and animal welfare in slaughterhouses

Acceptabilité sociétale de la mort des animaux d’élevage et bien-être animal en abattoir

Résumé

The 19th century has been marked by a general pacification trend of mores which also involves animal welfare: construction of the first slaughterhouses on city outskirts, prohibition of “wilful animal’s slaughter”, appearance of the first animal welfare organizations and legislation. A century later, this process of slaughter “humanization” continues: stunning techniques evolved and came into general use in the second half of the 20th century, parallel to the slaughterhouses’ industrialization process. This slaughter invisibilization and pacification dynamic leads to a disappearance of farmed animals’ death. However, the debates on the issue have not disappeared. Conversely, it has amplified and hardened since the 2000s and the rise in power of the animal rights movements. Based on a survey conducted in a dozen slaughterhouses and a corpus of 58 interviews made with major players in the meat industry, we forecast that the growing interest in animal welfare is an extension of the erasure process on farmed animals’ death. It envisions on one hand the slaughterhouses lock, on the other, to an “intensification’’ of stunning methods, to the point of transforming some of them into slaughtering instruments. These results lead us, in fine, to discuss this secular erasure phenomenon in light of the concept of anomy.
Le XIXe siècle est marqué par un mouvement général de pacification des moeurs qui implique également la protection animale : construction des premiers abattoirs en périphérie des villes, interdiction des « tueries », apparition des premières organisations et législations de protection des animaux. Un siècle plus tard, ce processus d’« humanisation » de l’abattage se poursuit : les techniques d’étourdissement évoluent puis se généralisent dans la seconde moitié du XXe siècle, en parallèle du processus d’industrialisation des abattoirs. Cette dynamique d’invisibilisation et de pacification de l’abattage aboutit à un effacement de la mort des animaux d’élevage. Pour autant, les débats sur la question n’ont pas disparu. A l’inverse, ils se sont amplifiés et durcis depuis les années 2000 et la montée en puissance des mouvements animalistes. Sur la base d’une enquête dans une douzaine d’abattoirs et d’un corpus de 58 entretiens réalisés auprès d’acteurs des filières viandes, nous faisons l’hypothèse que l’intérêt croissant pour le bien-être animal s’inscrit dans le prolongement du processus d’effacement de la mort des animaux d’élevage. Il débouche d’un côté sur un verrouillage des abattoirs, de l’autre sur une « intensification » des techniques d’étourdissement, au point de transformer certaines d’entre elles en instrument d’abattage. Ces résultats nous amènent in fine à discuter de ce phénomène d’effacement séculaire à l’aune du concept d’anomie.

Domaines

Sociologie
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Dates et versions

hal-03227369 , version 1 (05-10-2021)

Identifiants

  • HAL Id : hal-03227369 , version 1

Citer

Félix Jourdan. Acceptabilité sociétale de la mort des animaux d’élevage et bien-être animal en abattoir. 25. Rencontres Recherches Ruminants, INRAE; Institut de l'Elevage, Dec 2020, En ligne, France. pp.388-392. ⟨hal-03227369⟩
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