Le tournesol est une culture modèle pour adresser les questionnements de l’effet du changement climatique sur l’évolution des risques de maladies. Cette étude s’intéresse aux impacts de quelques stratégies d’adaptation du tournesol basée sur i) l’esquive, ii) l’irrigation et iii) la culture en dérobée conçues essentiellement pour faire face aux contraintes abiotiques du changement climatique sur les tendances futures de trois maladies fongiques majeures de culture : phomopsis, mildiou et sclérotinia du capitule. Des modèles de prédiction de risque ont été construits pour ce faire. Les stratégies d’adaptation ont été ensuite évaluées en multicritère en prenant en compte les risques de ces maladies avec la production et l’impact sur l’environnement à différents sites de nord et de sud de la France. Les résultats obtenus ont montré que les tendances d’évolutions sont différentes entre les trois maladies et en fonction des périodes de temps. Les tendances entre les sites sont souvent similaires. Avec comme sans adaptation, les risques de phomopsis et du mildiou diminuent en futur alors que le risque de sclérotinia du capitule reste invariable. Les tendances des risques sont peu sensibles aux stratégies étudiées. Les stratégies adaptations telles que évaluées dans le présent travail ne sont pas plus performantes que la référence dans la quasi-majorité des situations. La stratégie d’esquive arrive à avoir des performances similaires à celles de la référence. La stratégie d’irrigation est défavorisée par son fort impact sur l’environnement et la culture dérobée montre son intérêt notamment sur les sols profonds. Ces résultats restent originaux mais les modèles construits pour prédire les risques maladies ainsi que la méthode d’évaluation multicritère sont à améliorer.