Les abeilles, par leurs services de pollinisation, jouent un rôle clé dans la production agricole, la sécurité alimentaire et la biodiversité. Or elles connaissent un déclin sans précédent dont les causes sont multifactorielles, incluant notamment la pression de prédation du frelon asiatique, Vespa velutina. Conséquence de l’intensification des échanges et du changement climatique, le frelon asiatique se répand rapidement en Europe et exerce une pression importante sur les ruchers, car l’abeille domestique, Apis mellifera, constitue sa proie principale. Ce frelon présente aussi des risques pour la santé humaine. Cependant les campagnes d’éradication menées par les apiculteurs sont peu efficaces et dommageables pour la biodiversité. Il est donc urgent de confectionner des pièges opérationnels avec un appât sélectif. Alors qu’aucun piégeage phéromonal ne voit encore le jour, ce projet propose de s’inspirer, plutôt que de l’insecte lui-même, de plantes carnivores du genre Sarracenia piégeant naturellement le frelon mais peu ou pas l’abeille. Il vise à identifier dans les couleurs et les odeurs des sarracénies, les signaux sensoriels qui attirent spécifiquement le frelon, par spectrométrie, olfactométrie et électrophysiologie. Un piège biomimétique et écologique sera proposé, son efficacité et sa sélectivité testées sur le terrain. Répondant à un enjeu sociétal, ce projet novateur a obtenu le soutien financier du CNRS et surtout de MUSE (Montpellier université d’excellence). Il réunit des experts en écologie des plantes, de la vision animale, et de la chimie des odeurs et s’appuie sur le soutien matériel et humain de partenaires non-académiques directement concernés, que sont un groupement d’apiculteurs, un pépiniériste et une éducatrice "environnement".