Le phoma du colza ou nécrose du collet est une maladie causée par un champignon phytopathogène Leptosphaeria maculans. Chez le colza, on connaît deux types de résistance : qualitative et quantitative. La résistance qualitative, déterminée par des gènes majeurs, agit en « tout ou rien » en empêchant l’infection des feuilles par le champignon. La résistance quantitative, déterminée de manière polygénique, n’empêche pas l’infection des feuilles, mais agit une fois que le champignon progresse depuis les feuilles vers la base de la tige, en limitant la sévérité des nécroses au collet. Parce que l’efficacité de la résistance qualitative diminue au cours du temps à cause de l’adaptation des populations de champignons, les sélectionneurs recherchent des variétés de colza avec une résistance polygénique. Aujourd’hui la question se pose de savoir comment les populations de L. maculans vont évoluer dans le temps quand elles sont face à une résistance polygénique ? Comment caractériser le champignon ? Est-ce que le champignon gagne en agressivité c'est-à-dire est-il capable de faire de plus en plus de dégâts sur les plantes au fil du temps ? Puisqu’aucune méthode en condition contrôlées n’était satisfaisante pour caractériser l’agressivité du champignon sur tige, j’ai mis au point une nouvelle méthode d’inoculation par section du pétiole de la deuxième feuille. Cet article décrit ma démarche en deux étapes : d’une part, déterminer le génotype de colza permettant d’obtenir la meilleure discrimination, avec suffisamment de nécrose mais pas trop. D’autre part, valider la méthode en confirmant sa capacité à discriminer l’agressivité sur tige de deux souches témoins, différant pour leur agressivité caractérisée par la taille des symptômes sur cotylédons. La variété Eurol permet de mettre en évidence le degré d’agressivité entre les deux souches. La discrimination des deux souches, JN2 plus agressive que NzT4, correspond aux résultats observés sur cotylédons. Nous avons ensuite utilisé cette méthode dans plusieurs projets