Les graines forestières constituent un matériel qui peut s’avérer être difficile à obtenir en quantité suffisante du fait d’avortements de graines ou encore de prédation par des nuisibles. Ainsi certaines années, la récolte n’est pas réalisée, faute de graines disponibles. Par ailleurs, nos résultats ont montré que la qualité des graines n’est pas équivalente selon les années de production. Aussi, pour optimiser le rendement à la production des plants, la qualité des graines doit être caractérisée en termes de réserves énergétiques et de pouvoir germinatif. Les méthodes d’évaluation courantes sont fastidieuses et chronophages. Ainsi, la spectrométrie infra-rouge constitue une technique à la fois rapide, fiable et innovante pour déterminer qualitativement et quantitativement les réserves des graines forestières. Grâce à la chimiométrie associée aux données spectrales recueillies, il est possible de développer des modèles de calibration pour évaluer les caractéristiques biochimiques principalement associées aux réserves des graines. In fine, ces modèles serviront d’aide à la prise de décision quant au fait de récolter ou non les graines forestières pour lesquelles un modèle a été développé. Ainsi le critère de décision pourrait passer d’un niveau de stock des graines à un niveau de qualité des graines. Ces modèles de calibration pourront aussi être appliqués pour compléter l’évaluation de la qualité de lots de graines, stockés et conservés depuis plusieurs années. Cette évaluation est basée à ce jour uniquement sur un taux de germination et non sur la vigueur potentielle des graines. Afin de développer des modèles de calibration précis, des données biochimiques de différents lots de graines présentant des caractéristiques les plus contrastées possible sont obtenues. Pour se faire, ces données ont été collectées sur des lots graines de mélèzes et de douglas, récoltés durant plusieurs années, dans des conditions climatiques contrastées, et à différentes dates, à la date de récolte commerciale ainsi qu’à deux dates antérieures. Les caractéristiques biochimiques (protéines, lipides, glucides) de ces différentes récoltes ont ensuite été déterminées pour permettre le développement des modèles de calibration.