Le stress néonatal augmente les effets délétères d'un régime riche en fer héminique sur la muqueuse colique murine - INRAE - Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2021

Le stress néonatal augmente les effets délétères d'un régime riche en fer héminique sur la muqueuse colique murine

Aurelia Astruc
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Laurent Ferrier
  • Fonction : Auteur
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Maïwenn Olier

Résumé

En 2015, le CIRC a classé la charcuterie comme "cancérigène" et la viande rouge comme "probablement cancérigène"[1]. Le fer héminique a été identifié comme étant le principal facteur responsable de l’effet cancérigène de la viande en raison de sa capacité à catalyser la peroxydation des lipides du régime, formant des aldéhydes cytotoxiques et génotoxiques dans l’intestin[2]. Par ailleurs, il a été montré que le stress psychologique, et notamment le stress de séparation maternelle, altérait la fonction de barrière intestinale[3, 4]. Dans une précédente étude épidémiologique, nous avons obtenu une association positive entre apport en fer héminique et risque de cancer colorectal plus importante chez les personnes anxieuses que dans la population générale, suggérant que l'anxiété, en raison de son impact sur la barrière intestinale, pourrait augmenter les effets délétères du fer héminique[5]. Dans cette étude, nous avons exploré les effets de la consommation d’hème à l’âge adulte chez des souris ayant subi un stress de séparation maternelle à la naissance. Matériel et Méthodes Des C57Bl/6 mâles et femelles âgés d’un jour ont été séparés de leur mère et du reste de la portée 3h par jour pendant 10 jours, et ont reçu un régime riche en fer héminique sous forme d’hémine à partir de J50 jusqu’à J80. Les fèces de 24 heures et l’urine ont été prélevés de J71 à J73. Les animaux ont été sacrifiés à J80 et les colons ont été prélevés : à partir de la partie proximale, une extraction des ARNs suivie d’une RT-qPCR ont permis d’évaluer l’expression de gènes impliqués dans la détoxification des aldéhydes et le catabolisme de l’hème ; le reste du colon a été fixé au paraformaldéhyde et inclus en paraffine, et des coupes histologiques suivies d’immuno-marquages (γH2AX et PCNA) et du dénombrement des cellules en mitose ont permis d’estimer la génotoxicité et la prolifération cellulaire au niveau de l’épithélium. Les cellules à mucus (coloration au bleu alcian) ont également été dénombrées. Des eaux fécales ont été préparées à partir des fèces de 24 heures, la peroxydation lipidique a été dosée dans les eaux fécales (TBARs) comme dans les urines (DHN-MA) et les activités cytotoxique et génotoxique fécales ont été évaluées sur des cellules coliques murines Apc +/+. Des anova 2 facteurs ont été effectuées séparément chez les mâles et les femelles. Résultats Chez les mâles, la génotoxicité au niveau de l’épithélium colique était augmentée par le régime riche en hème et par le stress de séparation maternelle, avec un effet additif des deux facteurs. Dans les deux sexes, le régime riche en hème et le stress de séparation maternelle augmentaient la prolifération des cellules épithéliales coliques (nombre de cellules en mitose et de cellules PCNA-positives), avec un effet additif des deux facteurs. Le nombre de cellules à mucus était diminué par le régime riche en hème et par le stress de séparation maternelle, sans effet additif des deux facteurs. Les marqueurs de peroxydation lipidique (DHN-MA urinaire et TBARs fécaux) ainsi que l’expression colique des gènes impliqués dans la détoxification des aldéhydes étaient augmentés par le régime riche en hémine sans effet du stress de séparation maternelle. L’expression colique de HO1, principal gène impliqué dans le catabolisme de l’hème, était augmentée par le régime riche en hème dans les deux sexes, avec un effet potentialisateur du stress de séparation maternelle chez les mâles. La cytotoxicité et la génotoxicité des eaux fécales étaient augmentées avec le régime riche en hémine, et un effet potentialisateur du stress de séparation maternelle a été observé dans les deux sexes pour la génotoxicité et chez les mâles pour la cytotoxicité. Conclusion Cette étude a permis de montrer d’une part que le stress de séparation maternelle et le fer héminqiue avaient des effets délétères sur la muqueuse colique, et d’autre part que la génotoxicité et l’hyperprolifération, deux étapes importantes des processus de cancérisation, induites par un régime riche en fer héminique au niveau de l’épithélium colique étaient amplifiées par le stress de séparation maternelle. Ces résultats suggèrent que l’effet cancérigène du fer héminique pourrait être augmenté par le stress, de manière concordante avec notre précédente étude épidémiologique.
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2020 Abstract CECED Beslay.pdf (201.27 Ko) Télécharger le fichier
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)

Dates et versions

hal-03669567 , version 1 (16-05-2022)

Identifiants

  • HAL Id : hal-03669567 , version 1

Citer

Marie Beslay, Edwin Fouché, Nathalie Naud, Valerie Bacquié, Clara Beneteau, et al.. Le stress néonatal augmente les effets délétères d'un régime riche en fer héminique sur la muqueuse colique murine. XXXVIII. CECED, Mar 2021, Paris, France. ⟨hal-03669567⟩
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