Governing through metrics: exploring knowledge intermediation
Gouverner par les métriques : un exercice dans l'intermédiation des connaissances
Résumé
The Food and Agriculture Organisation of the United Nations (FAO) plays a dual role in the governance of global food security, as both an arena for policy debate and as a 'universal' knowledge institution. FAO defines itself as a 'neutral knowledge broker'. One of the instruments used to achieve this is the annual flagship publication: The State of Food Security and Nutrition in the World (SOFI). It is the global reference report on developments in the fight against hunger and tracks progress made towards the achievement of the goal of food and nutrition security. The 2017 SOFI Report marks an important turning point in the history of food security reporting. On the one hand, it observed that the decline in the Prevalence of Undernourishment (PoU), observed over the previous 10 years, had probably been reversed. On the other hand, it introduced new metrics that would enable FAO reporting to also report on progress towards the Sustainable Development Goals (SDGs). An important change is that it proposed a subjective measure of food insecurity, the Food Insecurity Experience Scale (FIES), whereas, until then, the PoU proposed an "objective" measure based on a balance between availability and estimated needs. Based on a lexical analysis of SOFI reports and an ethnography within the FAO, the objective of this chapter is to shed light on the relationship between quantification techniques and global policies. By developing the concept of knowledge intermediation and its infrastructures, an original reflection is presented about how governance through metrics can affect our ways of knowing about food security.
L'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) joue un double rôle dans la gouvernance de la sécurité alimentaire mondiale, à la fois en tant qu'arène pour le débat politique et en tant qu'institution de connaissances "universelles". La FAO se définit comme un "courtier neutre en connaissances". L'un des instruments utilisés à cette fin est la publication annuelle phare : L'état de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde (SOFI). Il s'agit du rapport de référence mondial sur l'évolution de la lutte contre la faim et permet de suivre les progrès accomplis vers la réalisation de l'objectif de sécurité alimentaire et nutritionnelle. Le rapport SOFI 2017 marque un tournant important dans l'histoire des rapports sur la sécurité alimentaire. D'une part, il a constaté que le déclin de la prévalence de la sous-alimentation (PdA), observé au cours des 10 années précédentes, s'était probablement inversé. D'autre part, il a introduit de nouveaux paramètres qui permettraient à la FAO de rendre compte également des progrès accomplis dans la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD). Un changement important est qu'il a proposé une mesure subjective de l'insécurité alimentaire, l'échelle d'expérience de l'insécurité alimentaire (FIES), alors que, jusqu'alors, le PdA proposait une mesure " objective " basée sur un équilibre entre les disponibilités et les besoins estimés. Sur la base d'une analyse lexicale des rapports SOFI et d'une ethnographie au sein de la FAO, l'objectif de ce chapitre est de mettre en lumière la relation entre les techniques de quantification et les politiques globales. En développant le concept d'intermédiation des connaissances et de ses infrastructures, une réflexion originale est présentée sur la manière dont la gouvernance par la métrique peut affecter nos manières de connaître la sécurité alimentaire.
Domaines
Sociologie| Origine | Fichiers produits par l'(les) auteur(s) |
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