PROGRAMMATION NUTRITIONNELLE DU METABOLISME HEPATIQUE CHEZ LE CANARD MULARD : DONNEES ZOOTECHNIQUES
Résumé
Nutritional programming of hepatic metabolism in mule duck: zootechnical data
The effects of maternal nutrition on offspring phenotypes have already been largely documented in farm animals.
In the present study, we investigated the effects of a reduced level of dietary Methionine (0.25% versus 0.40%) on
laying performances of common laying female ducks and on the hepatic metabolism and zootechnical
performances of their mule offspring in relation to “foie gras” production. A batch of 60 common female ducks
was divided into 2 groups at 10 weeks of age. The restriction applied to one group during the growing and laying
periods, from 10 to 51 weeks of age, did not affect the growth curve nor the laying curve, but it did decrease egg
weight (P < 0.001), albumen weight (P < 0.001) and duckling body weight at hatch (P < 0.001). It also affected
the duckling energy metabolism as their plasma glucose (P = 0.03) and triglyceride (P = 0.01) levels were increased
while free fatty acid level was decreased (P = 0.01) as was alanine aminotransferase activity (P = 0.002). The
ducklings were then fed conventional diets during the rearing and force-feeding phases. At 12 weeks of age, prior
to force-feeding, ducklings from the restricted group were leaner, with lower liver lipids (P = 0.005) and abdominal
fat weight (P < 0.04). Then, after force-feeding, fatty liver weight was decreased by more than 10% (494,5 g versus
545,9 g; P = 0.003). In conclusion, maternal methionine restriction applied during gamete production, followed by
reduced nutrient availability during embryonic development in the egg, led to a nutritional programming whose effects on the liver metabolism of the offspring lasted beyond the force-feeding period.
Les effets de la nutrition maternelle sur les phénotypes des descendants sont activement étudiés chez les animaux d'élevage. Chez le canard mulard, nous avons étudié les effets d'un régime alimentaire maternel restreint en méthionine (0,25% versus 0,40%) sur le métabolisme hépatique des descendants et sur leurs performances zootechniques en lien avec la production de foie gras. Un lot de 60 canes communes a été divisé en 2 groupes à l'âge de 10 semaines. La restriction a été appliquée chez 30 canes pendant les périodes de croissance et de ponte, de 10 à 51 semaines d'âge. Elle n'a affecté ni la courbe de croissance, ni la courbe de ponte, mais elle a diminué le poids de l'oeuf (P < 0,001), le poids du blanc d'oeuf (P < 0,001) et le poids des canetons à l'éclosion (P < 0,001). Elle a aussi affecté leur métabolisme énergétique car leurs taux plasmatiques de glucose (P = 0,03) et de triglycérides (P = 0,01) ont été augmentés alors que celui des acides gras libres a été diminué (P = 0,01) tout comme l'activité de l'alanine aminotransférase (P = 0,002). Les canetons ont ensuite reçu une alimentation classique lors des phases d'élevage et de gavage. A 12 semaines d'âge, avant la mise en gavage, les mulards du groupe issu de canes restreintes étaient plus maigres, avec un taux de lipides hépatiques (P = 0,005) et un poids de gras abdominal (P < 0,04) plus faibles. Puis, après 12 jours de gavage, l'état d'engraissement des mulards est resté altéré puisque le poids du foie gras était diminué de plus de 10 % chez les descendants des canes restreintes en méthionine (494,5 g versus 545,9 g ; P = 0,003). En conclusion, la restriction maternelle en méthionine appliquée lors de la production des gamètes, puis la moindre disponibilité en nutriments lors du développement embryonnaire dans l'oeuf, ont conduit à une programmation nutritionnelle dont les effets sur le métabolisme hépatique des descendants perdurent au-delà de la période de gavage.
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Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)