Du concept de vulnérabilité à la perception des dépérissements forestiers par société.
Résumé
Les dépérissements forestiers sont des périodes de dysfonctionnement pluriannuel, avec dégradation de l’apparence des arbres, de leur croissance, de plusieurs fonctions physiologiques et services écosystémiques, sans nécessairement entrainer la mort des arbres. Leur étude est ancienne, puisqu’ils sont décrits périodiquement, en dehors de tout contexte de changement climatique. Ces phases de dépérissement font souvent la une des médias, parce que le grand public perçoit ces dégradations visuelles de l’état des arbres et s’en émeut, sans nécessairement en comprendre l’origine. Depuis 2018, les crises sylvo-sanitaires récentes, dues à une succession d’épisodes de sécheresse intense, n’ont pas manqué d’alerter à nouveau le grand public, les gestionnaires forestiers et les scientifiques.
L’exposé présentera l’évolution au cours du temps des cadres conceptuels dans lesquels les scientifiques étudient les dépérissements, pour en comprendre l’origine, mieux les gérer et réduire leur occurrence. Aujourd’hui, les dépérissements sont analysés dans le cadre générique d’analyse de risque et de crise, cadre qui sera présenté et explicité. Les aléas inducteurs sont souvent multiples, d’origines climatiques et biotiques. Les composantes de la vulnérabilité sont à rechercher à différents niveaux d’organisation de l’écosystème, voire du socio-écosystème. Si la vulnérabilité est une composante majeure du risque, le concept est en revanche difficile à communiquer et partager avec l’ensemble des acteurs, en outre parce que ses métriques sont complexes voir floues. Nous ouvrirons la discussion sur les écarts entre l’analyse scientifique des dépérissements forestiers et la compréhension qu’en a le grand public aujourd’hui, à travers sa propre perception d’usager de la forêt et son interprétation des informations relayées par les médias.
Domaines
Sciences de l'environnement
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)