Evaluation des effets du traitement au plasma à froid sur le processus de cicatrisation des plaies pseudo-chroniques chez la souris : nouveau traitement alternatif aux antibiotiques
Abstract
Les plaies chroniques constituent un problème de santé publique majeur, impactant à la fois les systèmes de soins et les patients victimes d’infections nosocomiales. Ces dernières années, l’apparition de résistances aux antibiotiques empêche une lutte efficace contre ces bactéries qui infectent ces plaies, empêchant par la même occasion une cicatrisation déjà altérée par certaines maladies (diabète). Afin de limiter l’utilisation répétée d’antibiotiques et de lutter contre les bactéries multirésistantes, une nouvelle technologie alternative a été créée : le traitement plasma froid. L’objectif est de mettre en évidence les effets du traitement plasma froid sur le processus de cicatrisation afin de tester ultérieurement comme d’éventuels traitements alternatifs pour lutter contre les bactéries résistantes aux antibiotiques.
Les expérimentations ont été réalisées sur des souris C57Bl/6 et DBA/2 réparties en 3 lots de 18 souris par traitement (contrôle, plasma KinPen® (Argon) et plasma Multijet (Hélium/Oxygène). Selon un processus chirurgical préalablement défini, deux plaies dorsales de 4,5 mm ont été générées. Des attelles stériles en silicone ont été fixées autour des plaies et recouvertes d’un pansement pendant 5 jours. Des injections antalgiques et analgésiques ont été réalisées en phase post-opératoire pour limiter la douleur. Après retrait des attèles, les plaies ont été traitées pendant 1 minute durant 5 jours consécutifs par plasmas froids. Un suivi zootechnique et comportemental ont également été réalisés. Enfin, l’évolution des plaies a été scorée et la cicatrisation analysée par histologie.
Une perte de poids a été constatée à J2 post-opératoire, avant un retour à la normale chez toutes les souris. Entre chaque traitement, une différence de lignée a été observé, montrant que la lignée C57bL/6 cicatrise plus vite que la lignée DBA/2, ce qui est amplifié par les traitements plasma à froid. Cependant, les deux traitements n’ont pas d’impact sur processus de cicatrisation, qui reste comparable à celui en absence de traitement. En conclusion, les deux lignées murines semblent présenter une constitution tissulaire différente influençant la cicatrisation de la peau. Il reste donc déterminer si ces traitements plasmas froids seront capables de désinfecter des plaies pseudochroniques infectées par S. aureus.