Les Gardes du Corps
Abstract
Un projet de science participative imaginé par Bastien Castagneyrol, scientifique à l'Unité Mixte de Recherche Biodiversité, Gènes, & Communautés (UMR BIOGECO - INRA Nouvelle-Aquitaine - Bordeaux/université de Bordeaux), accompagné par Elena Valdés-Correcher, doctorante UMR Biogeco
Des élèves de sept pays européens ont participé à un projet de sciences participatives. Ils ont installé plus de 3000 fausses chenilles en pâte à modeler dans des arbres pour y déceler des traces laissées par les prédateurs des chenilles. Ils ont envoyé leurs observations aux scientifiques qui étudient les effets du climat sur les défenses des arbres.
Contexte scientifique : En Europe, le chêne est l’une des essences qui abritent la plus grande diversité d’insectes herbivores. Ceux-ci ne mangent généralement qu’une petite partie des feuilles, mais si cela se reproduit chaque année, les chênes s’affaiblissent et leur croissance ralentit. Les attaques massives de ravageurs comme la spongieuse ou la chenille processionnaire peuvent même épuiser les chênes au point de les tuer s’ils sont également affectés par d’autres facteurs de stress.
Les chênes ne sont pas sans défense pour autant : ils produisent des substances répulsives ou toxiques dans leurs feuilles. Et surtout, les insectes herbivores figurent au menu de nombreux prédateurs : oiseaux, insectes carnivores, araignées et mammifères. L’arbre est ainsi protégé par les ennemis de ses ennemis, c’est ce que l’on appelle une cascade trophique.
Des scientifiques ont récemment montré que les herbivores causent des moins en moins de dégâts sur le chêne à mesure que l’on se déplace depuis le sud vers le nord de l’Europe. En étudiant la composition chimique des feuilles de chêne, ils ont constaté que celles-ci étaient d’autant mieux défendues que les chênes poussaient dans des régions froides. Ainsi, la diminution des dégâts d’insectes sur le chêne vers le nord pourrait s’expliquer par une augmentation des défenses des arbres. A moins que ce ne soit grâce à l’intervention des ennemis des herbivores. C’est ce que nous voulons tester dans ce projet.