Alors qu’ils sont aussi nombreux que les cas d’entrées à l’international, les retraits de marchés ont reçu peu d’intérêt de la recherche académiques et ont souvent été assimilés à des échecs commerciaux, stratégiques ou financiers, à travers des analyses empiriques souvent limités à des niveaux organisationnels et nationaux. Dans cette recherche empirique qualitative basée sur un recueil de données externes (presse et rapports d’activité) et appliquée à la présence asiatique de Carrefour, nous analysons les mouvements d’entrées-sorties de la firme de distribution française dans une optique longitudinale (2000-2020) afin d’expliquer ses principaux retraits des marchés asiatiques. En l’espace de 20 ans, le groupe français s’est retiré de la quasi-totalité des pays asiatiques (Japon, Inde, Chine, Indonésie, Thaïlande, etc.) alors que cette région était considérée comme prioritaire au début des années 90. Les résultats confirment la nécessité d’une analyse combinée des motifs et des modalités de sortie et suggèrent l’intégration d’un regard macro régional et multi-niveaux de l’internationalisation. Enfin cette recherche propose plusieurs lectures complémentaires. Nos résultats suggèrent des explications des retraits internationaux en termes de liens entre les entrées et les sorties, une analyse par les actions-réactions stratégiques des groupes et des concurrents et esquissent les contours d’un modèle « séquentiel » des sorties des firmes des marchés.