En 1936, le comité directeur de l'Encyclopédie française, présidé par l'éminent historien Lucien Febvre (1878-1956), lance une "enquête collective sur les habitudes alimentaires populaires". La méthode ethnographique de l'enquête de 1936 sur les habitudes culinaires, principalement à la campagne, offre un complément bienvenu aux approches macros concernant les différentes sources d'énergie. La perspective locale permet d'observer le comportement des consommateurs qui sont souvent absents des récits quantitatifs sur les réseaux de distribution énergétique. Certes, la littérature sur la transition décrit les changements dans l'offre. Mais elle ne s'intéresse guère à l'utilisateur final, qui jonglait avec différents combustibles pour continuer à cuisiner. Le changement d'échelle d'observation va donc au-delà de l'enregistrement d'une modification du bouquet énergétique global. Le zoom sur la cuisson domestique montre la combinaison de sources de fuel dans le seul but de chauffer des aliments. En bref, la vue du bout de la chaîne d'approvisionnement montre des usagers qui recourent à différents combustibles pour produire les repas familiaux, et le comportement en dents de scie dans les années 1930 ne donne aucune indication sur l'évolution que prendra le mix d'énergie dans l'avenir. Cette présentation examinera les déterminants de la consommation de combustibles pour la cuisson, leur implication sur le matériel nécessaire à la cuisson ainsi que leurs effets sur la composition des repas en France dans la première moitié du 20e siècle.