Les microplastiques (MP) sont des particules plastiques de taille comprise entre 1 µm et 5 mm [1]. Ce sont des polluants émergents aujourd’hui présents dans l’ensemble des écosystèmes terrestres et aquatiques [2]. Dans les sols agricoles, les sources de contamination par les MP sont nombreuses mais les niveaux de contamination sont largement inconnus [3]. Dans le cadre d'une économie circulaire, l'utilisation du compost de déchets urbains en tant qu’amendement des sols est encouragée pour participer au maintien de leur fertilité. Or, le compost peut être une source importante de MP en fonction de la qualité du tri des matières compostables. Ainsi les composts urbains assurent à la fois un maintien de la fertilité sols agricoles tout en étant un vecteur de pollution. Ce concept est défini comme le paradoxe des matières organiques des sols agricoles. Afin de mieux comprendre l’impact des différents types de composts urbains sur les teneurs en microplastiques dans les sols agricoles, différentes études ont été menée sur un dispositif in situ longue durée. Le but de ces études était d'évaluer comment l'application répétée de composts dérivés de différents types de déchets urbains impacte la nature et la quantité de MP dans les sols. Pour répondre à cet objectif, deux fractions de MP ont été étudiées : les MP grossiers (2-5 mm) et fins (< 2 mm). Les travaux ont été conduits sur l’essai PRO du dispositif Qualiagro, qui a reçu pendant 22 ans des composts de déchets urbains issus de biodéchets (BIO), d'ordures ménagères résiduelles (OMR) ou de déchets verts co-compostés avec des boues de station d'épuration (DVB). Après échantillonnage des sols et des composts, la fraction grossière des MP a été récupérée par tri manuel tandis que la fraction fine a été étudiée suite à un fractionnement physique du sol. La pyrolyse couplée à la chromatographie en phase gazeuse et à la spectrométrie de masse (pyrolyse/GC/MS) a été utilisée pour caractériser et quantifier les MP. Les résultats présentés concerneront les teneurs en microplastiques dans les sols et les composts du dispositif expérimental entre 1998 et 2021. L’impact des différents types de compost sera mis en évidence et les résultats seront discutés au regard des normes qui encadrent l’utilisation des composts, notamment en termes de seuil de plastique acceptable.