Comme dans la plupart des pays en développement, l’atteinte de la sécurité alimentaire demeure un défi majeur au Burundi. Le déficit est plus marqué pour les produits d’origine animale. Le pays doit faire davantage d’efforts pour satisfaire ses besoins en protéines animales et même en exporter dans les pays voisins. Du fait de son cycle court et du faible besoin d’investissement, la filière lapin devrait être un levier majeur pour lever ce défi. Malheureusement le constat indique une production largement en dessous du potentiel et la consommation de viande lapins est peu développée. Les principales contraintes justifiant cette faible production sont entre autres le faible niveau de formation et d’organisation des acteurs, les difficultés d’accès aux intrants de production, notamment les aliments appropriés, les produits vétérinaires en particulier les antiparasitaires, les lapins de bonne qualité génétique, les difficultés d’accès aux financements et le faible niveau de connaissances techniques sur la sous-filière traditionnelle. Les aliments sont particulièrement chers, avec un marché manquant de règlementation. Enfin pour ce qui est du volet commercial, il est noté un manque de marché pour les produits cunicoles particulièrement en province Cibitoke dont une importante population est d’obédience Adventiste qui interdit l’élevage et la consommation du lapin. Tous ces facteurs font que le marché du lapin connaît des difficultés qui risquent de ralentir la promotion de la filière cunicole. Au regard du potentiel du pays, avec en premier lieu un climat très favorable à la cuniculture (24,5 °C en moyenne sur l’année), l’intervention d’un grand nombre d’acteurs, la ferme volonté du Gouvernement à faire de cette filière un levier essentiel pour combler le déficit en protéines animales de la population, un programme de promotion de la filière cunicole a été proposé. Ce programme a pour objectif de développement : « Promouvoir une filière cunicole en province Cibitoke plus productive et compétitive, en mesure de répondre aux besoins en de produits cunicoles, d’ici 2030 ». Il comporte cinq (05) axes d’interventions : (i) Améliorer les connaissances sur la sous-filière traditionnelle (recherche appliquée-développement) ; (ii) Renforcer durablement les capacités techniques et organisationnelles des acteurs de la filière, à travers un appui institutionnel conséquent ; (iii) améliorer durablement la production et la productivité cunicole en province Cibitoke ; (iv) moderniser les infrastructures de transformation et de commercialisation des produits cunicoles. (v) améliorer l’accès aux financements pour les acteurs de la filière cunicole. Pour faciliter l’opérationnalisation du programme, des modèles d’unités de production de lapins ont été proposés.