Evaluation économique des changements des paysages littoraux : le cas du développement des parcs éoliennes dans le mer Méditerranée - INRAE - Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement Accéder directement au contenu
Thèse Année : 2012

Evaluation économique des changements des paysages littoraux : le cas du développement des parcs éoliennes dans le mer Méditerranée

Résumé

The French government has committed itself to an ambitious target of boosting the offshore wind power capacity to reach 6 GW by 2020. Wind turbines onshore as well as offshore are highly contested on visual grounds. Affected stakeholders, ranging from business and property owners, fishermen and elected municipal planners, fear significant negative economic impacts on their ‘business' or their ‘property'. In the French Mediterranean region of the Languedoc Roussillon, the expectation is that the tourist industry will be chagrined in the presence of an offshore wind farm – giving a windy and cemented image of the region. Since talks began about 10 years ago, on the potential for ‘harvesting' the winds of the Mediterranean Sea, many postulates have been made with regard to the impact on coastal tourism. In particular, resistance mounted when plans to include the Languedoc Roussillon in the 2011 tender for the construction of 2 GW wind power capacity were materialising. In this light, it was considered of pertinence to investigate how offshore wind farms, installed at realistic distances from the coast (5, 8 or 12 km), would affect coastal tourism. Additionally, it was considered of interest to help define strategies that coastal community resort may adopt to boost visiting numbers or profit margins with or without wind farms. To answer these questions a full-scale choice experiment valuation survey with over 350 tourists was undertaken in the summer of 2010 on Languedoc beaches. Our survey results show (in chapter 3) that average visual disamenity costs tends to zero, when an offshore wind farm is installed somewhere between 8 and 12 km from the shore. We also find that there is considerable demand for “sustainable” coastal community resorts that favours local produce, bicycling, public transport, energy and water saving devices. Thus, our estimates show that a wind farm installed 8 km from the shore could be ‘compensated for' through the simultaneous ‘greening' of the coastal community resort. If in addition a wind farm is associated with artificial reefs and recreational user access, our results point to an actual rise in tourist related revenues when the wind farm is located min. 5 km from the coast. The policy recommendation is thus two fold: Everything else equals, a wind farm located 12 km offshore will have no negative incidence on tourism. With simultaneous application of a coherent environmental policy and wind farm associated recreational activities, wind farm siting can be conceived from 5 km and outwards. In a latter stage (chapter 5) we explicit account for the well-established fact that humans' over-estimate losses compared with equal-sized gains, in our econometric estimations. By incorporating so-called gain-loss asymmetry in the utility function, we observe that the WTP to remove wind farms had they already been installed is half the compensation required to accept their presence during a vacation. The disamenity costs associated with wind farm installation are thus of a significantly smaller magnitude had the wind farms already been installed. On the other hand, the welfare benefits associated with eco-efficiency and wind farm associated recreational activities are larger had they already been invigorated. The verdict is that asymmetry should be accounted for, or at least recognised in stated preference valuation studies that simultaneously use utility increasing and utility decreasing attributes. Finally, the thesis highlights (in chapter 4) that it is not only relevant to understand how the tourist industry and Languedoc service sector may be affected by the installation of offshore wind farms. It is similarly relevant to gain an insight into the wider factor governing public acceptance of offshore wind farm projects. In that regard the thesis provides evidence that there has been an excessive and not very constructive focus on NIMBYism as a mean to explain resistance to wind farm proposals. A large range of factors drives preferences for or against the installation of offshore wind farms - these have a direct bearing on the visual evaluation of wind turbines in the seascape. We find that concerns over the efficiency and costliness of wind energy and localized consequences on noisescape, seascape, fauna and flora, exacerbates disamenity costs. Climate change concern and aversion to traditional fuels on the other hand serve to lessen disamenity costs of wind farm installation. Similarly, respondents with a higher education also experiences a smaller disutility costs from the presence of wind turbines. Finally, it is noteworthy that nationality stands out as the single most important socio-demographic determinant of preferences for/against the installation of wind farms. This alerts us about the degree to which nation specific energy policies, social norms, and lobbying may be part of leading to widely divergent evaluations. Conclusively, preferences for the siting of energy producing facilities are inherently and deeply heterogeneous. This heterogeneity can fruitfully be addressed in valuation studies to help design efficient, sustainable policies and define dynamic responses to these.
Le gouvernement français s'est engagé sur un ambitieux objectif de développer l'éolien offshore pour atteindre une capacité de 6 GW d'ici 2020. La construction d'éoliennes terrestres, tout comme les éoliennes offshore, est très contestée en raison de leur impact visuel sur le paysage. Dans la région française du Languedoc Roussillon, les acteurs concernés (industrie touristique, commerces, pêcheurs, élus locaux), craignent que la construction de parc éoliens offshore aie des effets néfastes sur le tourisme, en donnant à la région une image industrialisée et « bétonnée ». Jusqu'à présent, en mer du Nord, il n'a jamais été mis en évidence que la construction de parcs éoliens offshore ait réellement affecté l'attractivité touristique des côtes environnantes. On peut se demander si ce constat peut être extrapolé à la cote méditerranéenne. Depuis une dizaine d'années, lorsqu'ont débuté les débats sur la possibilité d'exploiter les vents méditerranéens, beaucoup de préjugés sont apparus sur l'impact potentiel négatif que cela pourrait avoir sur le tourisme. La réticence a d'autant plus augmenté lorsque le Languedoc Roussillon a été inclus dans le zonage de l'appel d'offre concernant la construction de 2 GW de parcs éoliens. Il était donc pertinent de mener une enquête auprès des touristes du littoral pour évaluer comment l'installation de parcs éoliens, installés à des distances réalistes des côtés, pourrait affecter le tourisme balnéaire. Par ailleurs, il était également intéressant de proposer des stratégies que les stations balnéaires pourraient adopter pour augmenter le nombre de touristes et leurs profits, avec ou sans parc éolien. Pour répondre à ces questions, une enquête d'évaluation mobilisant la méthode des « choice experiment », a été réalisée durant l'été 2010, auprès de plus de 350 touristes, sur les plages languedociennes. Les résultats de cette enquête, présentés au chapitre 3, montrent que les coûts liés à la nuisance visuelle s'annulent lorsque le parc éolien est installé à des distances comprises entre 8 et 12 km de la côte. L'enquête a également mis en évidence une forte demande pour la mise en place de démarches éco responsable (favorisant les produits locaux, le vélo, les transports publics et les économies d'eau et d'énergie) par les stations balnéaires. Ainsi, nos résultats montrent que la nuisance vécue par l'installation d'un parc à 8 km de la cote serait compensée par la mise en place simultanée d'une « démarche verte ». Par ailleurs, la construction de récifs artificiels associé au parc éolien, qui permettrait l'accès à des loisirs récréatifs (plongée sous marine par ex.) générerait, d'après nos résultats, une augmentation des dépenses des touristes, si ce parc était installé à une distance d'au moins 5 km de la côte. De nos résultats émergent deux principaux constats : - L'implantation d'une éolienne à 12 km de la côte, sans aucune évolution de la station par ailleurs, n'aurait pas d'incidence négative sur le tourisme. - Si la station balnéaire met simultanément en place des actions environnementales et des activités récréatives, le parc éolien peut alors être conçu à partir d'une distance de 5 km de la côte. L'écart entre le Consentement à Payer pour un bien et le Consentement à Recevoir une compensation pour renoncer à ce même bien est un phénomène très largement mis en évidence en économie de l'environnement. Dans une seconde partie de la thèse, nous prenons en compte dans nos estimations économétriques cet écart entre les pertes et des gains dans la fonction d'utilité. En tenant compte de cette asymétrie, nous estimons une réduction de moitié de la nuisance vécue par rapport aux éoliennes si le parc éolien est déjà installé. D'un autre côté, les bénéfices liés aux activités récréatives et à une démarche éco responsable sont perçu comme plus élevés si ces activités étaient déjà mises en place. La thèse démontre également la nécessite de prendre en compte des facteurs globaux influençant l'acceptation publique de ces parcs. Traditionnellement, le syndrome NIMBY , a été utilisé comme le composant explicatif principal pour expliquer la résistance aux futurs projets de parcs. Cependant, un grand nombre de facteurs influence directement les préjugés et donc la « perception visuelle » des parcs éoliens. D'une part, certains facteurs aggravent la nuisance vécue tels que les préoccupations relatives à l'efficacité énergétique des éoliennes, leur coût énergétique, leurs conséquences en terme de nuisance sonore, leur impact sur le paysage, la faune et la flore locales. D'autre part, des facteurs comme la préoccupation relative au changement climatique associée et l'aversion pour les énergies fossiles et le nucléaire diminuent la nuisance vécue par rapport aux éoliennes. Les répondants qui ont un niveau d'études élevé ont également une nuisance vécue moins importante concernant la présence d'éoliennes. Finalement, on remarque que le facteur le plus déterminant parmi les variables socio démographiques impactant sur la position favorable ou non pour la présence d'éoliennes est la nationalité : les ressortissants des pays du nord de l'Europe y sont plus favorables que les français. Cela nous alerte sur l'importance de l'impact des politiques énergétiques, des normes sociales et du lobbying sur les évaluations. En conclusion, les préférences pour l'emplacement des sites de production énergétiques sont profondément hétérogènes. Cette hétérogénéité peut être mise en évidence par le biais d'études d'évaluation économiques et ainsi apporter des réponses pertinentes pour la mise en place de politiques efficaces et durables.

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Citer

Vanja Westerberg. Evaluation économique des changements des paysages littoraux : le cas du développement des parcs éoliennes dans le mer Méditerranée. Humanities and Social Sciences. Université Montpellier 1, 2012. English. ⟨NNT : ⟩. ⟨tel-02805307⟩
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