Valorisation des ressources alimentaires et capacités adaptatives des animaux d’élevage - INRAE - Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement Accéder directement au contenu
Hdr Année : 2012

Valorisation des ressources alimentaires et capacités adaptatives des animaux d’élevage

Résumé

Dans mon parcours de recherche en zones tropicales j’ai constaté l’échec des transpositions de « packages technologiques », de conduites, et même de systèmes de production pourtant développés avec succès dans des pays industrialisés et/ou des zones tempérées. En fait, le choix des systèmes d’élevage dans des conditions tropicales répond à des contraintes socio-économiques et environnementales tout à fait différentes. Cependant, l’élevage dans les tropiques est possible avec une utilisation raisonnée de ses propres ressources, compte tenu qu’il existe une large gamme de ressources alimentaires qui, bien utilisées ou combinées, sont capables de garantir une alimentation correcte des animaux ; et qu’il existe également une diversité de ressources génétiques animales, bien adaptées, qui utilisent avec une efficience remarquables de telles ressources alimentaires. Après plus de 20 ans des recherches menées dans des milieux assez différents, tant par leurs localisations géographiques (Caraïbes, Europe) que par leurs climats (tempérés, méditerranéens ou tropicaux humides), j’ai contribué à analyser, proposer et évaluer des itinéraires techniques alternatifs. Ceci avec l’objectif de proposer des systèmes d’élevage complets (systèmes agroforestiers, agro-sylvopastoraux, d’intégration agriculture-élevage) basés sur les principes agro-écologiques optimisant les cycles de vie. Les systèmes d'alimentation, développés pour les ruminants, ont eu pour dénominateur commun de rechercher des espèces et/ou variétés de graminées et de légumineuses les plus appropriées pour alimenter une espèce ou une race animale donnée, dans un but productif choisi (lait, viande, double fin), dans un système de production déterminé mais aussi dans des conditions pédoclimatiques contraignantes. Pendant ces années, nous avons donc travaillé sur des végétations natives et exotiques, de plantes herbacées et ligneuses. La mobilisation de ressources alternatives ne se limite pas aux seules plantes fourragères. Ainsi, les productions vivrières ou industrielles [ex. le manioc (Manihot sculenta) et la banane (Musa paradisiaca)] ont été reconsidérées pour promouvoir des systèmes de polyculture-élevage durables. Cependant, des limitations physiques et chimiques associées aux teneurs élevées en constituants fibreux (cellulose, hémicellulose, lignine) de la plupart de ces ressources locales s’avèrent limitant des consommations volontaires, de la digestibilité et, au total, des performances animales. L'existence d'alternatives biotechnologiques telles que l'ajout de substances de pré- et pro-biotiques pour améliorer l'action des microorganismes du rumen et de leurs enzymes sur le contenu cellulaire des plantes m'a conduit à développer des études spécifiques sur l'utilisation d’enzymes fibrolytiques et de cultures de levures. Parmi les résultats marquants, le plus original est que les conditions optimales en termes de pH et de température du rumen diffèrent de celles requises par la plupart des produits actuellement disponibles sur le marché. Également, alors que nous avions identifiés et valorisés des ressources alternatives, la thématique de l'interaction nutrition-parasitisme gastro-intestinal a fortement attiré notre attention, en considérant les conséquences de ces pathologies sur le potentiel d’utilisation de la ration en conditions tropicales (surtout humide). Après ces années de recherche sur la conception des systèmes d’élevage j’ai maintenant, depuis que je suis à l’INRA, l’opportunité d’approfondir les réponses adaptatives de la composante animale. Je propose un programme de recherche sur le rôle des réserves corporelles dans les capacités adaptatives du ruminant placé en conditions nutritionnelles et d’élevage dites « difficiles ». La plasticité adaptative nécessaire à la réduction des intrants, passe par la mise en œuvre de processus physiologiques et comportementaux de fortes amplitudes qui, de fait, aboutissent à des arbitrages de priorités entre fonctions productives et reproductives. Nous proposons de contribuer à l’avancée des connaissances sur les mécanismes physiologiques particuliers qui sont responsables de l’expression des différences interindividuelles, et inter-races. Mon projet de recherche, qui s’inscrit dans un champ prioritaire pour l’INRA, vise également à développer un modèle expérimental mieux adapté aux nouvelles questions de recherche sur les systèmes d’élevage plus respectueux de l’environnement.

Mots clés

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Fichier non déposé

Dates et versions

tel-02807905 , version 1 (06-06-2020)

Identifiants

  • HAL Id : tel-02807905 , version 1
  • PRODINRA : 198240

Citer

Eliel González García. Valorisation des ressources alimentaires et capacités adaptatives des animaux d’élevage. Sciences du Vivant [q-bio]. Université Montpellier 2 (Sciences et Techniques), 2012. ⟨tel-02807905⟩
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