En France, les sites récréatifs sont généralement en accès libre, ce qui explique qu'ils soient souvent encombrés, notamment quand ils sont attractifs et proches des zones peuplées. La théorie prévoit alors que l'équilibre de fréquentation est non optimal en raison d'un e et externe d'encombrement. Or, la plupart des modèles qui expliquent le comportement récréatif, omettent la congestion ou l'introduisent comme une variable explicative exogène alors qu'elle est à la fois un facteur et le résultat de la demande. Elle est donc issue d'un équilibre de Nash. Notre modèle théorique formalise la différence entre la fréquentation optimale et celle d'équilibre dans un modèle de choix discrets répétés à deux sites, ce qui n'avait été fait jusqu'alors que dans les modèles de demande continue. Ce modèle de choix permet de décomposer l'effet externe de congestion en un premier effet de "répartition" des visites et un second de "participation", qui appelle une internalisation par deux taxes optimales pour réconcilier l'équilibre et l'optimum de fréquentation. Pour appliquer ce cadre théorique, une enquête sur la fréquentation de 43 sites récréatifs littoraux de Cornouaille a été réalisée. 1079 résidents et touristes ont été interrogés à la sortie de supermarchés de Cornouaille. Des modèles de choix discret répétés ont été estimés pour expliquer la participation et le choix de sites récréatifs. Lorsque ces estimations sont conduites à l'équilibre de Nash, la congestion diminue l'utilité de la visite à un site. Finalement, on a simulé l'impact de différentes modalités de tarification des sites sur la participation à des visites récréatives, sur la répartition de ces visites et sur le bien-être collectif. Seule la tarification simultanée d'un nombre suffisant de sites permet d'augmenter le bien-être collectif en diminuant la participation.