L’analyse des alliances stratégiques et celle des démarches d’internationalisation constituent des thématiques majeures dans le champ du Management international, en témoigne le foisonnement des re- cherches antérieures et les controverses soulevées autour de ces deux thématiques Elles se situent au croisement de deux cadres théoriques importants en sciences de gestion : celui des relations inter-organisationnelles et celui des théories de l’internationalisation. Notre activité de recherche a été marquée par un intérêt soutenu pour les dimensions internationales des relations inter-organisationnelles. Trois mots clés peuvent résumer les analyses menées tout au long des recherches antérieures : instabilité, asymétrie et processus (d’internationalisation et d’alliances). Cela renseigne sur les approches théoriques adoptées (analyse dynamique des ASA, modèles comportementaux de l’internationalisation) et les objectifs de la recherche : comprendre comment les dynamiques des ASA participent-elles aux stratégies internationales des firmes ? Tout au long des recherches antérieures, des questions importantes ont été abordées. Elles ont porté sur le fonctionnement des ASA et les différences de profils des partenaires, de controverses autour des is- sues et des processus de l’évolution des ASA, de l’analyse des séquences de l’internationalisation des firmes en intégrant les ASA comme étapes intermédiaires. Les principaux résultats obtenus ont conforté notre vision pour les ASA dans les processus d’internationalisation : une conception positive des asymétries et des différences de profils des partenaires, un rôle actif des firmes dans la gestion des issues des ASA et un regard renouvelé sur l’utilisation des ASA dans les stratégies des firmes (notamment les firmes multinationales dans leurs stratégies régionales, la gestion de leurs réseaux et des dynamiques concurrentielles). Tout cela rend cohérente notre première approche d’analyse dynamique et globale des ASA dans les processus d’internationalisation des entreprises. La projection de la recherche s’inscrirait toujours dans ce cadre d’analyse des ASA et de l’internationalisation, mais nous envisageons un nouveau « regard » vis-à-vis des ASA et d’autres niveaux d’analyses, ainsi que des terrains d’application empirique étendus. Dans ce sens, les ASA seraient considérées comme un outil « actif » de gestion de l’internationalisation des firmes. Leurs issues s’inscriraient dans des stratégies globales des firmes de gestion de leurs réseaux à des échelles macro-régionales. L’intégration plus importante des approches réticulaires permettrait d’élargir les cadres théoriques mobilisés jusque-là. Par ailleurs, les recherches futures seraient menées à la fois sur les industries agroalimentaires (IAA), mais seraient élargies aux extrémités des filières (agriculture et grandes distribution), avec des focus géographiques intégrant l’Afrique et les pays émergents. En termes de pédagogie, cette nouvelle orientation offre également des perspectives d’applications empiriques concrètes : études de cas, analyse sectorielle, focus sur un pays spécifique, monographie d’entreprises, analyse des processus d’internationalisation et des modes d’implantation, etc. De même, les activités d’enseignement spécialisé dans le vin pourraient bénéficier de l’essor des recherches menées sur cette filière spécifique. Elles pourront être déclinées pour intégrer des enjeux marketing du développement international des entreprises : stratégie commerciale internationale, déploiement du marketing à travers des implantations à l’étranger, stratégies de coopération et d’intermédiation, …