Quand la défense de la terre nourricière s’invite au cœur des villes
Abstract
Notre zad à nous » est l’expression d’un des membres du Potager Collectif des Lentillères – occupé illégalement à Dijon depuis 2010 - pour désigner le lien étroit qui relie cette expérience à celle de Notre Dame des Landes et à toutes celles qui fleurissent autour d’autres villes (Genève, Lyon, Rennes...). Ces expériences relèvent, semble-t-il, d’un empaysannement des luttes urbaines autour de la défense de terre nourricière qui amène à d’autres enjeux (économiques, urbanistiques, sociaux) jusqu’à devenir des laboratoires d’une autre façon de faire société. Au Pot’Col’Le (Potager Collectif des Lentillères), dont j’ai suivi l’expérience depuis les débuts, cette défense initiée par des militants urbains s’est peu à peu élargie dans ses participants et ses ressorts jusqu’à faire du potager un support de revendications et d’expérimentations multidimensionnel. Au fil de cette expérience partie d’une parcelle collectivement défrichée pour reconquérir tout un quartier à l’abandon – le quartier libre des Lentillères – c’est aussi la possibilité d’un autre urbanisme intégrant la nature et l’agriculture, fonctionnant sur une économie non marchande, et d’une ville faite par ses habitants qu’opposent, aux différents aménageurs, les parties prenantes de cette aventure.