Une étude a été menée sur la production de l'Épicéa commun à l'échelle de l'Est de la France afin de tester la possibilité d'utiliser les données de l'Inventaire forestier national pour la construction d'indices de fertilité en fonction de différents paramètres du milieu. La méthodologie mise en place utilise la combinaison de plusieurs sources de données : les données dendrométriques et écologiques de l'IFN (2 087 placettes IFN ont été utilisées), les données climatiques estimées par la méthode AURELHY de Météo France, un modèle numérique de terrain et des valeurs indicatrices des espèces issues de la base de données phytoécologiques EcoPlant de l'ENGREF. Le modèle de prédiction de l'indice de fertilité comprend l'altitude, trois variables liées à la disponibilité en eau du sol et deux variables trophiques bioindiquées par la végétation. L'altitude est la principale variable qui agit sur l'indice de fertilité de l'Épicéa : assez stable pour les faibles altitudes, la hauteur dominante de l'Épicéa diminue d'autant plus fortement que l'altitude s'accroît. L'effet positif de la profondeur du sol et du bilan entre apport et départ d'eau lié à la position topographique des placettes confirme les résultats déjà observés précédemment. Nous avons mis en évidence un effet négatif sur la croissance en hauteur de l'Épicéa des affleurements rocheux calcaires et surtout des situations mal connues à fort pH et C/N élevé. Finalement, les données de l'IFN, complétées par des informations climatiques et trophiques, constituent un outil performant pour expliquer la production de l'Épicéa