Conséquences d'un stress appliqué lors du développement embryonnaire sur la réponse émotionnelle et les performances d'apprentissage chez des juvéniles de truite arc-en-ciel (Oncorhynchus mykiss)
Abstract
En aquaculture, les oeufs de poissons subissent différentes manipulations (tri, transport) pouvant générer un stress dont les conséquences sur les capacités adaptatives ultérieures de l’animal sont encore peu documentées. L’objectif de cette étude était de déterminer si des truites ayant subi une contrainte thermique classiquement rencontrée lors du transport des embryons (1 minute à sec puis 1 minute à 0°C) à différents stades du développement embryonnaire présenteraient des modifications de leurs capacités adaptatives à un stade juvénile. Nous avons réalisé le stress thermique soit 17 jours après la fécondation (stade oeillé, groupe EyS), soit 32 jours post-fécondation (éclosion, HtS) et soit 56 jours post-fécondation (résorption du sac vitellin, RsS). Un groupe témoin ne subissait aucun stress péri-natal (T). A 2 et 6 mois, deux tests de réactivité émotionnelle (test d’isolement social et test de soudaineté/nouveauté) étaient réalisés et la réponse de l’axe corticotrope suite à un stress aigu (chasse à l’épuisette) était mesurée par un prélèvement du cortisol plasmatique. A 8 mois, les capacités d’apprentissage spatial des truites étaient évaluées dans les groupes EyS et T. Les truites EyS et HtS ont eu les taux de cortisol les plus élevés suite au stress aigu réalisé à 6 mois mais leurs réponses comportementales évaluées lors des situations anxiogènes n’étaient pas différentes de celles du lot T. A 2 mois toutefois, la vitesse maximum de nage était plus importante chez les T en isolement social et une diminution de la néophobie a pu être observée chez les HtS. Les truites EyS ont montré de meilleures performances d’apprentissage que les T.