Efficience énérgétique de la vache allaitante : l'énergie disponible pour l'entretien comme indicateur pertinent ? - INRAE - Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement Accéder directement au contenu
Poster De Conférence Année : 2013

Efficience énérgétique de la vache allaitante : l'énergie disponible pour l'entretien comme indicateur pertinent ?

Résumé

La productivité des systèmes allaitants reposent en partie sur les capacités des vaches à faire s’adapter à des contraintes variées et notamment alimentaires. Une meilleure compréhension des interrelations entre fonctions physiologiques sur lesquelles reposent les productions des vaches allaitantes, devrait permettre de proposer, par une meilleure maîtrise du fonctionnement de l’animal, des réponses nouvelles aux contraintes d’élevage variées. Le besoin physiologique de la vache allaitante varie tout au long de son cycle de production et correspond à l’apport de nutriments nécessaires à la couverture des dépenses pour l’entretien et pour la production. Chez la vache allaitante adulte, l’efficience énergétique est difficile à estimer puisque les besoins pour la production sont faibles au regard des dépenses pour l’entretien. L’objectif de cette étude est de 1-tester si des différences d’efficience énergétique entre individus peuvent être appréciées par calcul de la balance énergétique globale et de 2-proposer un indicateur de l’efficience globale de la vache allaitante en production. Deux lots de 20 vaches multipares charolaises maigres (M, 2.0 ± 0.04) ou grasses (G, 2.8 ± 0.08) ont été inclus dans un dispositif expérimental mis en place au sein de l’UE des Monts d’Auvergne. Ce dispositif, appelé challenge nutritionnel, consistait en une séquence de deux périodes d’alimentation : Période 1 (P1, 120 jours) consistant en deux niveaux énergétiques contrôlés : Témoin (T, besoins théoriques + 2UFL) ou Bas (B, besoins théoriques – 3UFL) et Période 2 (P2, 76 jours) : alimentation ad libitum au pâturage. Au final, 4 lots de 10 vaches ont été étudiés : maigre témoin (MT), maigre bas (MB), gras témoin (GT) et gras bas (GB). Durant ces deux périodes, le poids, la note d’état et la production laitière ont été fréquemment mesurés. Les réserves corporelles en lipides ont été estimées par mesure du diamètre des adipocytes au début et à la fin de P1 et en fin de P2. L’EdE au cours du challenge nutritionnel a été calculée selon l’équation suivante : EdE = Energie ingérée – (Energie pour la lactation + Energie tissulaire) et est exprimée en UFL/kg-0.75/jour. L’ensemble des données a été analysé à l’aide d’une procédure mixte (SAS) incluant le niveau d’énergie ingérée et l’état corporel au vêlage en effet fixe et les individus en effet aléatoire. La production moyenne de lait des mères (7.6 ± 0.6 kg lait/j) ainsi que la croissance des veaux (0.9 ± 0.07 kg/j) n’ont pas été modulés par le niveau d’apport énergétique et l’état corporel au vêlage. Durant P1, les différences d’apport en énergie ingérée ont modulé le poids et l’état corporel des vaches. Le niveau d’énergie B a induit une perte de poids vifs, tandis que le niveau H a entrainé un léger gain de poids pour les vaches MT (+2.5kg/sem) et GT (+1kg/sem). A la fin de P1, un écart de 25 ± 17 kg et de 0.8 point de note pour les vaches GB et de 43 ± 13 kg et de 1 point de note pour les vaches MB ont été observés par rapport aux lots témoins respectifs (GT et MT). Ces différences se sont traduites par des écarts d’EdE. Ainsi, l’EdE des vaches restreintes est 25% plus faible que l’EdE des vaches témoin (MB : 0.038 ± 0.002 vs MT : 0.050 ± 0.003 et GB : 0.049 ± 0.002 vs GT : 0.063 ± 0.003). Au cours de P2, les dynamiques de poids vifs et d’état corporel sont identiques entre les lots de vaches M et G. A la fin de cette période, les vaches restreintes ont récupéré une grande partie de leur poids vif et de leur état. Des écarts respectifs de 20kg et de 0.2 point de note et 10 kg et de 0.3 point de nore subsistent entre les deux niveaux énergétiques pour les vaches G et M respectivement (GB : 824 vs GT : 804 kg) et M (MB : 776 vs MT : 767 kg). Au final, sur l’ensemble du challenge nutritionnel, l’EdE est en moyenne 20% plus faible chez les vaches restreintes en hiver par rapport aux vaches témoins (0.049 ± 0.003 vs 0.061 + 0.004 UFL/kg-0.75/jour). Ces résultats montrent que 1- le dispositif de challenge nutritionnel permet d’étudier l’adaptation physiologique des vaches et de mettre en évidence des différences entre individus ; 2- l’adaptation des vaches allaitantes à une restriction énergétique en hiver repose sur une diminution du métabolisme de base des vaches sans conséquence sur leur niveau de production. Enfin, les variations d’EdE peuvent être interprétées comme un indicateur des capacités adaptatives des vaches allaitantes adultes en production à faire face à une contrainte nutritionnelle et reflète ainsi l’efficience globale de ces animaux.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-02809701 , version 1 (06-06-2020)

Identifiants

  • HAL Id : hal-02809701 , version 1
  • PRODINRA : 272055

Citer

Anne de La Torre Capitan, Emilie Recoules, Fabienne Blanc, David Egal, Jacques Agabriel. Efficience énérgétique de la vache allaitante : l'énergie disponible pour l'entretien comme indicateur pertinent ?. 5. Journées d'Animation Scientifique du département Phase (JAS Phase 2013), Oct 2013, Paris, France. , 2013. ⟨hal-02809701⟩
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