Les approches qui privilégient l'analyse des institutions, des organisations et des conventions permettent un renouvellement des analyses de l'économie rurale. La question n'est plus seulement d'expliquer comment l'agriculture et les secteurs des industries agro-alimentaires fonctionnent (selon un mode spécifique ou non) mais comment leurs modes de gestion se transforment. Dans cette perspective, ce texte, en introduction à l'ouvrage "La grande transformation de l'agriculture", dégage des éléments d'une méthode institutionnaliste et cinq principaux résultats : la qualité comme nouveau vecteur de la concurrence ; l'absence de convergence des formes productives au sein et entre les secteurs ; l'organisation au coeur de la compétitivité ; les formes de changement technique dans l'agriculture et les IAA dérivent de relations de production originales qui s'articulent dans des modes de régulation sectoriels ; les multiples configurations institutionnelles possibles débouchent néanmoins sur des compromis institutionnalisés caractérisant l'agriculture du fordisme.