Le développement de l’élevage au Maroc : succès relatifs et dépendance alimentaire - Le Courrier de l'Environnement de l'INRA Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Le Courrier de l'environnement de l'INRA Année : 2011

Le développement de l’élevage au Maroc : succès relatifs et dépendance alimentaire

Résumé

Par sa position géographique remarquable aux extrémités Nord et Ouest du continent africain, et en raison de la grande variété d’écosystèmes agraires qu’il présente (façade méditerranéenne, hautes montagnes, oasis, piémonts, plaines atlantiques, plateaux sahariens, etc.), le Maroc dispose d’une importante diversité d’animaux domestiques. C’est le cas aussi bien pour les bovins (2,7 millions) que pour les ovins et caprins (respectivement 17 et 5 millions) et même pour les dromadaires (200 000). Cette diversité est issue de traditions millénaires, comme en témoignent des gravures rupestres disséminées à travers le pays. Au XXe siècle, au tout début de la colonisation du pays, les très nombreuses races endémiques et leurs productions (viande, lait, poil, cuir, laine, etc.) ont été très convoitées. Les premiers travaux de recherche qui ont tenté de cerner cette richesse génétique ont rapidement souligné l’adaptation de ces animaux à des environnements souvent hostiles, marqués par un climat à variabilité poussée, et donc à des épisodes fréquents de disette (Vaysse, 1952). Ces ressources animales affichent le plus souvent des potentiels de production limités, mais elles arrivent à se maintenir – à survivre – moyennant des mécanismes de régulation remarquables : adaptation à la soif, perte de poids, recyclage de l’azote endogène, résistance aux parasites, etc. Ces facultés peuvent être exploitées par des stratégies d’élevage radicales lorsque les contraintes environnementales (surcharge animale, sécheresse pluriannuelle et/ou troubles politiques) durent longtemps : décapitalisation de masse et maintien de l’effectif au strict minimum, afin de rebondir lorsque le climat redevient plus clément (Tillon, 2000). Historiquement, ces logiques de production se sont avérées adaptées à leurs missions de contrôle et de mise en valeur du territoire ainsi que d’approvisionnement de la population en protéines animales. Elles ont même permis des exportations qui ont fait la réputation du pays : c’est, par exemple, l’origine du terme maroquinerie. De même, la race Mérinos, mondialement connue pour sa laine de qualité, est aussi originaire du Maroc, d’où elle a ensuite migré vers l’Andalousie puis vers toute l’Espagne, du temps de la dynastie des Mérinides (XIIIe - XVe siècle), pour investir le reste de l’Europe et finalement l’Australie (Flamant, 2002).
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Origine Fichiers produits par l'(les) auteur(s)
Commentaire Texte intégral

Dates et versions

hal-01196901 , version 1 (17-09-2015)

Identifiants

  • HAL Id : hal-01196901 , version 1

Citer

Mohamed Taher Sraïri. Le développement de l’élevage au Maroc : succès relatifs et dépendance alimentaire. Le Courrier de l'environnement de l'INRA, 2011, 60 (60), pp.91-101. ⟨hal-01196901⟩
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