À la plage, la surveillance de la baignade reste le meilleur moyen pour lutter contre les risques de noyade. Cependant, avec l’accroissement de la population sur le littoral, l’évolution des modes de consommation et la contraction des moyens disponibles pour financer ces opérations, l’équation devient de plus en plus délicate à résoudre. En témoigne ces accidents, qui surviennent généralement durant les « ailes de saisons » (c’est-à-dire au printemps et à l’automne), où les températures peuvent être clémentes mais les conditions de mer parfois solides et, surtout, non surveillées. Les bilans pourraient être plus lourds encore, sans l’intervention d’observateurs privilégiés, présents à la plage à ces moment-là, notamment les surfeurs. Pour vérifier cette hypothèse, le Beach Safety Research Group de l’université de Nouvelles Galles du Sud en Australie (UNSWBSRG) a mis en place, en décembre 2021, une enquête internationale afin de recenser les sauvetages réalisés par les surfeurs. Dans ce document, nous dressons quelques tendances pour la France, grâce à une extraction des données fournies par l’enquête du UNSWBRG au 31 mars 2022. Nous exploitons les réponses de 585 répondants qui couvrent la quasi-totalité des départements littoraux. En parallèle, 269 sauvetages sont décrits. Les traitements regroupés ici reposent essentiellement sur des tris à plats et des analyses descriptives, réalisés préalablement à des modélisations plus poussées (qui feront l’objet de publications scientifiques ultérieures). Etant donné le manque cruel d’information sur le sujet, ces données basiques ne sont pas dénuées de valeur pour autant, et sont susceptibles d’intéresser un large public.